Les négociations entre le Maroc et les Etats-Unis sur la mise en place d'une zone de libre-échange débuteront l'automne prochain. La réalisation de ce projet se heurte à plusieurs obstacles. C'est officiel. Le coup d'envoi des négociations entre le Maroc et les Etats-Unis autour du projet d'accord de libre-échange sera donné l'automne prochain. L'annonce a été faite mardi dernier par l'argentier du Royaume à la Chambre des Conseillers. Selon les estimations, ces négociations devront prendre pas moins d'une année. Un tel accord bouleversa la coopération économique entre les deux pays qui se consolide d'année en année. Au cas où le Maroc et les Etats-Unis se mettent d'accord, le royaume sera ainsi le cinquième pays après le Canada, le Mexique, Israël et la Jordanie avec lequel, les Etats-Unis vont conclure un espace de libre-échange économique. A en juger par l'avis de plusieurs observateurs, les négociations marocco-américaines autour de ce dossier ne seront pas une partie de plaisir. Une zone de libre-échange implique forcément des concessions de part et d'autre. Jusqu'à quel point, le Maroc se pliera aux conditions américaines ? Difficile d'en à avoir une idée précise pour le moment. Les officiels marocains gardent la tête froide. Dans les coulisses, on souligne que l'accord de libre-échange ne peut voir le jour que si les Etats-Unis s'engagent à accompagner le royaume dans sa mise à niveau économique notamment à travers des aides aux opérateurs locaux. «Le Maroc ne va se plier aux conditions américaines que s'il a la garantie que les Etats-Unis déploieront des efforts supplémentaires en matière d'aide aussi bien au profit du service public que privé», estime un économiste. La concrétisation de la zone de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis se heurte à plusieurs obstacles. Auprès des responsables américains, on souligne que la loi actuelle régissant le secteur des assurances ne correspond pas aux besoins des compagnies US qui affichent un intérêt particulier pour le marché marocain. Les télécommunications, la propriété intellectuelle et l'agriculture sont également visées par les responsables américains. Ces questions ont été au coeur des travaux de la troisième édition du Conseil Marocco-américain pour le commerce et l'investissement qui a eu lieu les 10 et 11 avril 2002. Malgré les difficultés inhérentes à la conclusion d'un accord de libre-échange, tout porte à croire que les négociations entre le Maroc et les Etats-Unis sont sur la bonne voie. D'autant plus que la coopération économique est sur une tendance haussière. A fin juin 200, les échanges commerciaux entre les deux pays s'est établi à 1,6 milliard de DH (2,6 milliards de DH en 2000 contre 2,5 milliards de DH en 1999). Quant au montant des investissements américains privés déployés au Maroc, il s'est élevé à 553 millions de DH fin juin 2001. Les opérateurs économiques américains investissent beaucoup plus le secteur financier des banques (139,4 millions de DH), du tourisme (2,8 millions de DH), du commerce (66,4 millions de DH), de l'industrie 285,3 millions de DH). En 2000, les exportations marocaines se sont situées à hauteur de 456 millions de dollars contre 4141 millions de dollars en 1999.