Maroc-Etats-Unis. L'Administration Bush est décidée à accélérer les négociations avec le Royaume sur la mise en place d'une zone de libre-échange. C'est aux députés américains de réagir. Il fallait s'y attendre. Le gouvernement Bush vient de dévoiler officiellement sa détermination d'accélérer les négociations avec le Maroc pour la mise en place d'une zone de libre-échange entre les deux pays. Du moins, si l'on en juge par les propos de la lettre adressée vendredi dernier au Congrès par le représentant des Etats-Unis pour le Commerce extérieur, Robert Zoellick. Ce dernier a demandé aux députés d'agir au plus vite pour mettre sur pied les groupes de supervision chargés d'assister l'Administration lors du processus de négociations. Il faut rappeler que les deux Chambres du Congrès ont adopté à la fin du mois dernier une loi permettant au chef de l'exécutif américain de gérer les négociations portant sur les accords commerciaux internationaux.Si la volonté politique des deux pays est manifeste pour constituer une zone de libre-échange, ce projet ne peut voir le jour sans concessions de la part des deux parties. Les responsables américains demandent au Royaume d'entamer des réformes économiques nécessaires notamment dans le secteur agricole et financier. Ces propos ont été tenus par Catherine Novelli, adjointe au représentant américain du Commerce lors de sa dernière visite au Maroc. En attendant les négociations qui s'annoncent très serrées, il y a lieu de surmonter plusieurs obstacles. Auprès des responsables américains, on souligne à titre d'exemple que la législation concernant le secteur des assurances doit être revue dans la mesure où elle ne correspond pas, dans sa version actuelle, aux motivations des opérateurs US qui comptent s'installer sur le marché marocain. Pour le Maroc, un accord de libre-échange ne peut être engagé sans l'assistance américaine en matière de mise à niveau des entreprises locales. Cette mise à niveau permettra aux opérateurs nationaux de concurrencer les entreprises américaines qui s'installeront sur le marché et dont les ressources et les moyens sont supérieurs par rapport aux structures locales. Jusque-là, les Américains ont investi le secteur bancaire (139,4 millions de DH), le tourisme (2,8 millions de DH), le commerce (66,4 millions de DH) et l'industrie (285,3 millions de DH). Une chose est sûre : la mise en place de la zone de libre–échange se traduira certainement par la hausse des échanges commerciaux entre les deux pays. Ces derniers sont loin d'atteindre des niveaux record. A fin juin 2001, ces échanges se sont établis à 1,6 milliard de DH alors qu'en 2000, ils ont atteint 2,6 milliards de DH contre 2,5 milliards de DH en 1999 (+7,23%.) En cas de sa concrétisation, la zone de libre-échange participera également à booster les investissements US au Maroc. A fin juin 2001, les opérateurs privés américains ont investi au Maroc 553 millions de DH. En 2000, ce montant s'est élevé à 417 millions de DH contre 1 milliard en 1999. A part le Maroc, les Etats-Unis ont jusqu'à présent effectué des négociations sur un accord de libre-échange avec deux pays à savoir le Chili et Singapour. Le gouvernement Bush compte également engager des négociations similaires avec d'autres pays notamment l'Australie, l'Afrique du Sud, le Costa Rica et le Salvador. Dans le contexte actuel, le Royaume figure en tête de liste des pays privilégiés par l'Administration américaine.