Tokyo se joint à l'Union européenne contre les nouvelles taxes douanières appliquées par les Etats-Unis à leurs importations d'acier. Les Américains ont imposé une hausse de 30% des tarifs douaniers appliqués à leurs importations. Le Japon a officiellement déposé plainte hier auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) contre les nouvelles taxes douanières appliquées par les Etats-Unis à leurs importations d'acier. Tokyo se joint ainsi à l'Union Européenne qui tente de faire prononcer l'illégalité des mesures américaines par l'OMC. Les Etats-Unis ont imposé une hausse allant jusqu'à 30% des tarifs douaniers appliqués à leurs importations d'acier afin de protéger leur propre sidérurgie. La Commission de règlement des conflits de l'OMC doit entendre mardi les arguments de l'Europe des 15 qui réclame la création d'une commission indépendante de trois membres chargée d'examiner les mesures américaines et de déterminer si elles sont conformes à la réglementation commerciale mondiale. Si cette commission voit le jour, elle regroupera probablement la plainte de l'union européenne et celle du Japon. Takeo Hiranuma, ministre japonais de l'Economie, du commerce et de l'Industrie avait auparavant déclaré que la commission indépendante ne commencerait probablement ses travaux qu'à la fin août et que la première phase de ses recherches durerait au moins six mois. La Corée du Sud, le Brésil et la Slovénie pourraient aussi convenir d'associer leurs dossiers à ceux de Bruxelles et de Tokyo. Lors de l'audience de mercredi, Washington refusera probablement la constitution immédiate d'une commission. Elle ne peut toutefois le faire qu'une seule fois. Lorsque la commission aura rendu sa décision, les Etats-Unis aurait encore la possibilité de faire appel. Ces procédures étant longues, le différend risque de ne pas être réglé avant le début de l'année 2004. L'Union Européenne et le Japon ont soumis de manière séparée à l'OMC une liste des marchandises américaines qu'ils pourraient frapper de représailles à compter du 18 juin. La Chine a remis une liste similaire. Mais à l'instar du Brésil, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, elle a une interprétation différente du problème et a clairement indiqué qu'elle n'imposerait pas de taxes de représailles avant le 20 mars 2005, soit trois ans après l'entrée en vigueur des mesures américaines.