La création des Zones de libre-échange (ZLE) au Maroc impose une stratégie globale qui repose sur la valorisation des ressources humaines, principale levier de développement, a souligné Saïd Oulbacha, secrétaire d'Etat chargé de la Formation professionnelle. «La mise à niveau de ces ressources est la meilleure protection contre les aléas économiques dans un monde où les évolutions du marché exigent des entreprises des restructurations de leurs moyens de production», a indiqué M. Oulbacha, à l'ouverture d'un colloque international organisé, vendredi à Rabat, à l'initiative du Centre Lahcen Lyoussi sur le thème: "Les accords de libre-échange du Maroc". Le secrétaire d'Etat a ajouté que la création des ZLE dans notre pays avec l'Union Européenne, les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes, impose aux entreprises marocaines de déployer des efforts importants pour se maintenir sur le marché et s'intégrer dans la nouvelle dynamique de compétitivité. Dans ce contexte, a-t-il précisé, les pouvoirs publics ont adopté une stratégie globale et intégrée qui vise à engager durablement le Maroc dans l'économie mondiale. Saluant le choix de la thématique de ce colloque, eu égard notamment à la conjoncture économique mondiale, le secrétaire d'Etat chargé du Développement rural, Mohamed Mohattane a, de son côté, estimé que la création des ZLE au Maroc est le couronnement des différentes réformes entreprises par l'Etat depuis le début des années 80 du siècle précédent. M. Mohattane a ajouté que cette nouvelle dynamique vise à faire face aux challenges de la mondialisation pour mettre en place une conomie nationale à même de s'intégrer dans un contexte marqué par une compétitivité accrue. Il est indispensable, a-t-il dit, de trouver des mécanismes d'adaptation dans l'objectif de faire face aux différentes contraintes qui découlent de ces mutations, afin d'éviter "les retombées négatives" de ces accords notamment sur le plan social et humain. Dans une déclaration à la MAP, la secrétaire générale du Centre Lahcen Lyoussi, Mme Aïcha Belqaid a fait remarquer que le Centre, qui porte le nom d'une figure emblématique de la résistance, se préoccupe d'une question fondamentale au centre de l'actualité, d'autant plus que la signature de l'ALE avec les Etats-Unis est prévue dans les prochains jours à Washington. Elle a ajouté que ce colloque n'a pas uniquement une vocation académique, mais tend également à associer des décideurs publics et privés, des représentants officiels (ambassadeurs, diplomates) et experts qui aborderont non pas uniquement le cadre strict des accords de Libre échanges, mais également la problématique du lien entre le libre-échange et le progrès social ainsi qu'entre les ALE et les droits humains. La seconde préoccupation de ce centre qui relance son cycle de conférences après plus d'une année de réflexion, a trait à la promotion d'une culture démocratique, articulée sur le pluralisme et le renforcement des droits et de libertés. Le 7 avril 2004, le Maroc signait avec la Turquie un accord de libre-échange. Un mois auparavant, un accord dans ce sens a été conclu avec les Etats-Unis. Le processus avait été également marqué à la fin du mois de février 2004 par la finalisation de la Déclaration d'Agadir de mai 2001 instaurant une ZLE entre le Maroc et trois pays arabes à savoir la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. Le Royaume avait signé en février 1996 avec l'UE un accord d'association entré en vigueur le 1er mars 2000 et qui prévoit à l'horizon 2010 une ZLE avec cette Union. Ont pris part à la séance d'ouverture, le Président de la chambre des représentants, M. Abdelouahed Radi, le secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), M. Habib Boulaâres, nombre d'ambassadeurs arabes et étrangers accrédités à Rabat, des chefs de partis politiques ainsi que des experts marocains et étrangers. Le programme de ce colloque est décliné en deux panels intitulés "Les accords de libre- échange" et "Les accords de libre-échange, le développement durable et le progrès social".