Quelle est l'attitude exacte de l'Espagne vis-à-vis du Maroc ? A cette question apparemment simple, il y a lieu d'apporter une kyrielle de réponses, qui concordent, sommes toutes, à confirment la pérennité d'anciennes pratiques, que l'on croyait révolues. Quelle est l'attitude exacte de l'Espagne vis-à-vis du Maroc ? A cette question apparemment simple, il y a lieu d'apporter une kyrielle de réponses, qui concordent, sommes toutes, à confirment la pérennité d'anciennes pratiques, que l'on croyait révolues. En dépit des changements intervenus, à la fois, dans (et sur) la société et l'Etat espagnols, il n'en demeure pas moins important de souligner, qu'à plus d'un égard, les éléments de continuité, notamment en termes d'hostilités, à l'égard du Maroc, l'emportent sur ceux du changement. Pour bon nombre de citoyens marocains, l'Espagne n'a pas évolué et n'a pas développé ses potentialités et ressources humaines, dans le sens de la tolérance et de l'ouverture sur les peuples du Sud. Son occupation des enclaves marocaines, Sebta et Mellilia, qui remonte à l'ère des croisades, entame fortement sa réputation démocratique et son ancrage dans une Europe unie qui se veut protectrice des droits humains. Au contraire, elle est toujours coloniale, xénophobe, raciste et chauvine, exactement comme dans le passé. Sa politique mercantiliste, dans les domaines économiques et commerciaux avec ses voisins de la Méditerranée du Sud, se confirme de plus en plus, en dépit de la coloration technologique et (ou) savante derrière laquelle elle se cache. L'image des pêcheurs sabordant les produits marocains et entravant leurs destinations aux marchés européens, concorde parfaitement avec celle de ces agriculteurs du Sud qui persistent à engager des clandestins marocains dans leur ferme pour contourner le fisc et le respect des dispositions de loi en vigueur dans ce pays. Elle n'est pas non plus étrangère à celle des gardes civiles, constamment mobilisées et à la poursuite d'immigrés clandestins potentiels, venus du Maroc et rendant ce dernier responsable de biens de maux dont souffrent les populations de l'Etat ibérique. Selon cette logique, le Maroc serait également responsable de la prolifération de la drogue, des crimes, de la contrebande et de la prostitution, qui prennent d'assaut la société. A cela s'ajoute, les prétendus droits à la pêche et aux relations privilégiées entre les pays de la Méditerranée. Toutes ces prétentions méritent de faire l'objet d'analyses objectives et de critiques. Car, la grande mafia de la drogue, de la contrebande, de la prostitution et du trafic des clandestins, se trouve dans la Rive Nord de la Méditerranée et bénéficie du mutisme des médias et des autorités de ce pays. Inutile de rappeler le passé colonial et sous-développé de ce pays qui a accentué le retard de larges parties du Maroc, mais, qui continue encore à occuper ses territoires et incite à sa déstabilisation, par le soutien du séparatisme, ni d'évoquer son approche quant au règlement des présides occupés de Sebta, Mellilia et Iles Zafarïnes, contraire à ce que ce même pays défend en ce qui concerne la question similaire de Gibraltar.