Le peuple marocain célèbre aujourd'hui la Révolution du roi et du peuple dans un climat de mobilisation pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du pays et sa démocratisation. C'était il y a 49 ans. Le protectorat avait tout mis en place pour garantir la pérennité de sa main-mise sur le Maroc. Un roi fantoche était sur le point d'accéder au trône et des « réformes » sur le point d'être appliquées, notamment dans les domaines administratifs et au niveau de l'aménagement du territoire. Mais derrière cette stratégie de développement, se profilait en fait une autre qui visait l'atteinte à la souveraineté nationale du Maroc et même aux dispositions de l'acte du protectorat du 30 mars 1912. Ironie du sort, feu Mohammed V, l'homme que l'on croyait docile et qui n'avait pas de sensibilité particulière pour le pouvoir, allait s'avérer d'une fermeté inégalable. En 1939 déjà, il appelait à la mobilisation du peuple marocain en faveur de la paix mondiale et contre le nazisme et l'autoritarisme prôné par les pays de l'axe. En 1945, il allait être décoré par le Général De Gaule , mais deux ans plus tard , il réclame à Tanger la nécessité pour le Maroc de se libérer du joug du protectorat. Une initiative qui lui a valu le mépris des forces coloniales. Six années plus tard, le destin lui réserva un sort qui allait le hisser «à la lune» aux yeux des masses populaires. L'exil du Roi des Carrières centrales, en ce 20 août 1653, allait se transformer en un clin d'œil en une révolution de tout un peuple. Une révolution qui tranchait avec toutes les révoltes précédentes et qui se proclamait totalement acquise aux aspirations de la liberté, telles qu'arrêtées dans les dispositions du Manifeste du 11 janvier 1944. 49 ans se sont donc passés, mais sans que la flamme de la lutte pour l'indépendance, la liberté et la justice s'amenuise. Durant cette période, le Royaume a recouvré sa liberté et pu libérer ses territoires sahariens, en dépit des convoitises de ses voisins algériens et de la résistance désespérée du colonialisme espagnol. De même que sur les plans de la liberté et de la lutte contre l'injustice, le Maroc a accompli de grands pas sur le chemin de la modernisation de ses appareils de gestion et la démocratisation de ses institutions. La fin de l'alternance politique entamée depuis 1998 constitue l'une des caractéristiques de la conjoncture actuelle. A l'occasion de la commémoration de l'événement de « la Révolution du roi et du peuple », il y a lieu de rappeler deux faits qui continuent à distinguer la pratique politique de la Famille royale. Il s'agit en premier lieu de la détermination de SM le Roi Mohammed VI à continuer la lutte pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du pays. L'expression royale récente en vue de la défense de l'intégrité territoriale du pays et pour la libération de Sebta et Mellilia et des îles occupées par l'Espagne se passe de tout commentaire et ce, au moment où sur le plan diplomatique, le combat continue à être mené pour la marocanité du Sahara. Le second volet qui n'a pas cessé de forcer le respect des observateurs aussi bien nationaux qu'étrangers consiste en la détermination de SM le Roi à hisser le pays au rang des Etats démocratiques où se respecte notamment le verdict des urnes. Une tâche qui va dans le droit chemin de la réalisation de l'esprit de la révolution du 20 août 1953.