L'Egypte s'enlise dans la violence. La décision du gouvernement égyptien de transition de disperser par la force les manifestations réclamant le retour de Mohamed Morsi à la présidence du pays, s'est terminée par un bain de sang. Un bilan provisoire du ministère de la santé repris jeudi par l'agence internationale Reuters, fait état d'au moins 421 morts dans différentes régions de l'Egypte, tombés au cours des violences déclenchées par cette intervention. Ce bilan de victimes très lourd et qui pourrait grimper encore dans les prochaines heures, a mis en émoi toute la communauté internationale. De son côté, le Maroc a exprimé son émotion et sa consternation et a déploré les pertes en vies humaines en Egypte. Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la coopération, le Royaume du Maroc estime que «seul le dialogue peut amener toutes les parties à dégager les compromis nécessaires à une solution politique, mue par l'intérêt supérieur du peuple égyptien». Le Royaume du Maroc exprime, «en ces moments difficiles, sa solidarité avec le peuple égyptien et forme le souhait de voir ce grand pays frère retrouver rapidement et souverainement la voie de la stabilité politique et de la paix sociale», ajoute la même source. Par ailleurs, l'ambassade du Maroc au Caire met en place une cellule de communication avec les membres de la communauté marocaine en Egypte en vue de suivre leur situation dans le contexte des événements que connaît ce pays. La cellule assurera, à partir du siège de la chancellerie, le suivi de la situation des membres de la communauté marocaine, a dit l'ambassade dans un communiqué, ajoutant que des numéros de téléphone ont été mis à la disposition des Marocains résidant en Egypte. Cette annonce intervient après que les autorités égyptiennes ont déclaré l'état d'urgence et décrété un couvre-feu suite aux violences qui se sont éclatées mercredi au Caire et dans d'autres villes du pays. Différents partis politiques marocains ont publié des communiqués sur la situation en Egypte. Le Parti de la justice et du développement (PJD), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont, dans ce sens, profondément déploré les violences éclatées en Egypte et qui ont fait un grand nombre de morts et de blessés. Ainsi, le président du groupe parlementaire du PJD à la première Chambre, Abdellah Bouano, a appelé au nom de son parti à l'organisation d'une réunion plénière extraordinaire du Parlement pour «condamner» les violences en Egypte. En outre, le parti de la lampe compte organiser ce vendredi des manifestations dans différentes villes en guise de protestation contre les violences en Egypte. Pour sa part, le porte-parole du PAM a exprimé, dans un communiqué, le soutien au peuple égyptien et à sa volonté nationale à réaliser les objectifs de sa révolution. Le PAM a fait part de son appui à «la stabilité de l'Egypte, dans le cadre d'un Etat civil et démocratique, qui préserve le pluralisme et les institutions, ainsi que les principes de la démocratie, loin de toute forme de dérapage et de toute tentative d'imposer l'hégémonie d'un courant politique au détriment de la volonté du peuple». De son côté, le PPS a exprimé, dans un communiqué de son cabinet politique, sa «profonde inquiétude suite aux derniers développements déplorables en Egypte». Le PPS a, à ce propos, condamné «le recours à la force pour disperser les manifestations», appelant «toutes les parties en conflit à la retenue et faire prévaloir le dialogue et les négociations pour dépasser la crise politique que traverse l'Egypte». Il faut dire qu'une vive condamnation internationale a suivi les violences. A Washington, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a condamné un bain de sang «lamentable». La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a réclamé, pour sa part, la levée de l'état d'urgence «dès que possible». Paris a, quant à lui, appelé à «l'arrêt immédiat de la répression» et saisi l'ONU «pour qu'en urgence une position internationale soit prise en ce sens». Son secrétaire général Ban Ki-moon a, lui, «condamné dans les termes les plus fermes les violences». Ankara parle d'un «massacre» tandis que l'Equateur a annoncé qu'il rappelait son ambassadeur au Caire pour consultations suite aux violences, qui ont également été «déplorées» par le Mexique. Le Qatar a dénoncé «la méthode utilisée», alors que Berlin lançait un appel au calme dans le pays.