La Direction des études et des prévisions financières (DEPF) vient de rendre public son tableau de bord social. Plusieurs indicateurs relatifs à la démographie, l'éducation, la formation, l'emploi, la santé… sont passés au crible. Dans le secteur de la santé, la DEPF note que le budget a augmenté de 25% en passant de 7,6 milliards DH en 2007 à 9,5 milliards DH en 2013. Ce qui a permis la réalisation de nombreux projets qui ont amélioré plusieurs indicateurs sanitaires, notamment la mortalité infantile et la mortalité maternelle. L'encadrement médical a connu une progression. Il s'est établi en 2011 à 1.630 habitants par médecin contre 2.252 habitants par médecin en 2001. Toutefois, cette amélioration reste insuffisante au regard des besoins en personnel qui s'établissent actuellement à 7.000 médecins et 9.000 infirmiers. A ce sujet, la Banque mondiale avait pointé du doigt le déficit de personnel de santé (62 médecins pour 100.000 habitants), ce qui situe le Maroc à la traîne en comparaison avec des pays de niveau de développement comparable. Et pour exemple, la Tunisie compte 119 médecins pour 100.000 habitants et 283 pour l'Egypte. S'agissant de la prévoyance sociale, la DEPF relève que le système de retraite est confronté à plusieurs problèmes qui menacent son équilibre. Celle-ci souligne que «les déficits commenceront à pointer à quelques années d'intervalle pour les différents régimes». Quant à l'éducation, le secteur a enregistré des progrès notables. Les taux de scolarisation sont passés entre 2007-2008 et 2012-2013 de 91,4 à 99,6% pour l'enseignement primaire, de 71,3 à 85,1% pour le secondaire collégial et de 48,1 à 58,5% pour l'enseignement secondaire qualifiant. Malgré ces efforts, le taux d'alphabétisation au Maroc reste faible par comparaison à plusieurs pays émergents : 56,1% en 2010 contre 90,8% pour la Turquie et 98,6% pour le Chili. Pour ce qui est des indicateurs relatifs à la population et aux ménages, la DEPF indique que le Maroc compte 32,6 millions d'habitants en 2012 contre 28,8 en 2001, soit un taux d'accroissement démographique annuel moyen de 1,1%. L'analyse de l'évolution de la structure par groupe d'âge de la population fait ressortir que le vieillissement de la population est un phénomène inéluctable dans les prochaines décennies. Les personnes âgées de 60 ans et plus verraient leur effectif s'accroître à un rythme annuel de 3,4% entre 2012 et 2050. Ainsi, leur nombre passerait de 2,9 millions en 2012 à 10,1 millions en 2050. Au sujet des ménages, le document précise que malgré la baisse relative du taux de fécondité, la taille des ménages n'a que légèrement diminué au niveau national : 4,8 personnes par ménage en 2012 contre 5,9 en 1994. L'autre constat mis en avant par la DEPF est le développement du célibat. Ce phénomène social est en hausse. Le taux de célibat définitif à 50 ans est passé de 5,3% en 2004 à 6,7% en 2010 pour les femmes. Cet indicateur est passé de 4,9% en 2004 à 5,8% en 2010 pour les hommes. L'âge au premier mariage a nettement reculé au cours des deux dernières décennies en passant de 27,9 ans en 1987 à 31,2 ans en 2011 pour les hommes et de 23,4 ans à 26,3 ans pour les femmes. Le recul de l'âge au mariage a eu pour conséquence de baisser le taux de fécondité général des femmes âgées de 15 à 19 ans de 60,5‰ en 1986 à 29‰ en 2011. Par ailleurs, il est à noter que le niveau de vie des Marocains s'est amélioré. Le revenu moyen par habitant s'est établi à 26.492 dirhams en 2011 contre 15.798 en 2001, soit un taux de croissance annuel moyen de l'ordre de 4,8%. La dépense annuelle moyenne par habitant a augmenté de 9.290 en 2001 à 15.170 DH en 2012. Les Marocains sont aussi de plus en plus nombreux à être propriétaires de leurs logements. Plus de sept ménages sur dix (74,1%) sont propriétaires. S'agissant du taux d'occupation, on note un recul du nombre moyen de personnes par pièce en milieu urbain. Ce taux est passé de 2,3 personnes par pièce en 1982 à 1,8 en 1994, puis à 1,7 en 2004 pour atteindre 1,5 personne en moyenne par pièce en 2009.