Selon les rétroprojections du Centre d'Etudes et de Recherches Démographiques (CERED) élaborées en 2006, le Maroc compte 31,5 millions d'habitants en 2009 contre 28,1 millions d'habitants en 1999, soit un taux d'accroissement démographique annuel moyen de 1,2%. Les populations urbaine et rurale, quant à elles, sont passées de 15,1 millions à 18,1 millions et de 12,9 millions à 13,5 millions respectivement, enregistrant ainsi des taux de croissance démographique de 1,8% et 0,4% respectivement. Cette avancée constatée en milieu urbain contribue, à côté d'autres facteurs, à l'augmentation du taux d'urbanisation qui est passé de 53,9% à 57,3%. En 2009, la distribution régionale est marquée par la concentration de près du tiers de la population dans trois régions : le Grand Casablanca avec 3,8 millions d'habitants (12% de la population nationale), Souss-Massa-Draa et Marrakech-Tensift-Al Haouz avec 3,3 et 3,2 millions (soit 10,6% et 10,3% de la population nationale respectivement). Le reste de la population est réparti selon des proportions variant de 0,5% (Oued Eddahab Lagouira) à 8,5% (Tanger-Tétouan). Elargissement du sommet de la pyramide En comparaison avec un échantillon de pays émergents, le taux moyen d'accroissement démographique au Maroc est de l'ordre de 1,4% entre 1990 et 2009. Ce rang est de 1,3% pour la Tunisie et l'Irlande et de l'ordre de 0,0% pour la Pologne. Néanmoins, la population marocaine est relativement jeune (28% de la population est âgée de moins de 15 ans contre 15% pour la Pologne et 15,3% pour le Portugal). Les personnes âgées de 65 ans et plus représentent une proportion faible de 5,8% pour le Maroc contre 17,7% pour le Portugal et 13,4% pour la Pologne. Cependant, la comparaison de la structure par groupes d'âges de la population entre 1999 et 2009 fait état d'un léger élargissement du sommet de la pyramide des âges au détriment de la base. Cet état de vieillissement s'avère d'une plus grande importance, car selon les projections du CERED, la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus, qui ne représente actuellement que 8,1% de la population, va augmenter suite aux changements démographiques pour atteindre 15,9% en 2030. Aussi, le nombre des personnes âgées serait-il presque similaire à celui des jeunes en 2050. Malgré la baisse relative du taux de fécondité, la taille des ménages n'a que légèrement diminué au niveau national : 4,9 personnes par ménage en 2009 contre 5,9 en 1994. En milieu rural, cet indicateur est de l'ordre de 5,8 contre 6,6 en 1994. En milieu urbain, il a baissé de 5,3 personnes par ménage à 4,5. Les projections du CERED estiment la taille moyenne des ménages marocains en 2010 à 4,9 personnes (4,4 en milieu urbain et 5,7 en milieu rural). La croissance annuelle moyenne de l'effectif des ménages est plus rapide en milieu urbain (3,2% l'an entre 1994 et 2009) qu'en milieu rural (1,3% l'an), du fait d'un accroissement naturel plus important. Augmentation du taux de célibat L'accès croissant à la scolarisation et à la formation ainsi que les mutations économiques qu'a connues le Maroc ces dernières années, ont eu pour conséquence l'augmentation du taux de célibat et l'entrée de plus en plus tardive en première union. Ainsi, le taux de célibat est passé de 6,7% en 1960 à 25,6% en 1982 et à 35% en 2007 pour les femmes. Il est passé de 24% en 1960 à 36,4% en 1982 et à 46,5% en 2007 pour les hommes. L'âge au premier mariage s'est relativement accéléré au cours des deux dernières décennies. Il est passé de 27,9 ans en 1987 à 31,8 ans en 2007 pour les hommes et de 23,4 ans à 27,2 ans pour les femmes. Les changements de comportement de la nuptialité se traduisent par une baisse de la natalité. En effet, le taux brut de natalité est passé de 37,2‰ en 1982 à 24,2‰ en 1994 et à 18,9‰ en 2009 au niveau national. En milieu rural, cet indicateur a baissé de 19,4 points entre 1982 et 2009 pour atteindre 20,9‰, contre une baisse de 13,3 points en milieu urbain où il se situe à 17,5‰. Cette différence peut être imputée essentiellement à l'importance de l'exode rural des jeunes. Le recul de l'âge moyen au premier mariage a également fait chuter le taux de fécondité générale des femmes âgées de 15 à 19 ans de 68,2‰ en 1982 à 18,0‰ en 2008. Cette baisse, traduit le recul des mariages précoces à la faveur de l'éducation des femmes et de leur implication dans la vie active. Ces évolutions ont abouti à la baisse de l'indice synthétique de fécondité de 5,5 enfants par femme en 1982 à 2,23 en 2009. Cet indice reste plus élevé en milieu rural (2,7 enfants par femme) qu'en milieu urbain (2 enfants par femme). En comparaison avec certains pays émergents, cet indice est de l'ordre de 1,2 enfant par femme pour la Corée, 1,4 pour le Portugal et la Pologne et de 2,6 pour la Malaisie.