Hicham El Guerrouj est non seulement quadruple champion du monde et recordman du 1500m, mais il est aussi le meilleur athlète de l'année, consécration qu'il a glanée pour la troisième fois consécutive dimanche à Monaco. Et de trois pour Hicham El Guerrouj. Le champion marocain a été sacré, pour la troisième fois consécutive, «athlète de l'année» au terme de la finale mondiale du Grand Prix disputée dimanche à Monaco. Sans courir, Hicham El Guerrouj a instauré sa suprématie sur l'athlétisme mondial puisqu'il devient l'unique athlète au monde à conserver le prestigieux titre trois années de suite. Couronné le mois dernier à Saint-Denis lors des Mondiaux d'athlétisme du 1500m, Hicham n'a pu être aligné sur sa distance de prédilection en raison d'un état fiévreux et d'une fatigue générale due à une saison épuisante. Une fatigue qui ne l'a cependant pas empêché de monter sur le podium lors du gala annuel de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et de recevoir sa distinction des mains du prince Albert de Monaco et du président de l'instance internationale, le Sénégalais Liamine Diack. «Je suis très heureux d'être "athlète de l'année" pour la troisième fois», a déclaré le recordman du monde du 1.500m qui termine la saison avec un total de 1450 points. Seul le Qatari d'origine kenyane, et qui a fait sensation à Paris en remportant magistralement la médaille d'or sur le 3000m steeple, Saïf Saeed Shaheen, avait la possibilité de devancer le Marocain. Il aurait fallu pour cela qu'il établisse un record mondial de 7min 54 sec 49/100. Le champion du monde n'a pu réaliser qu'un chrono de 7min 57 sec 38/100 finissant à la seconde place du classement. Empochant 100.000 dollars dimanche, Hicham El Guerrouj a fêté son 29ème anniversaire de la plus belle manière. Né le 14 septembre 1974, le prodige de Berkane a tenu à préciser que l'année prochaine sera décisive dans sa carrière athlétique. Et pour cause, c'est l'année des Jeux Olympiques. «Je vais essayer de rester à ce niveau, car l'année qui arrive est très importante pour moi», a-t-il ajouté. En effet, la consécration olympique est le seul grand titre qui manque au palmarès du miler. En 1996 à Atlanta, une chute a privé le jeune athlète de 22 ans qu'était El Guerrouj, de monter sur le podium, dont la première marche a été occupée par l'Algérien Noureddine Morceli. Quatre années plus tard, l'athlète marocain, qui avait réussi à asseoir sa suprématie sur le demi-fond mondial, n'a pu chasser cette malchance qui le poursuit aux Jeux Olympiques. En 2000 à Sidney, Hicham a dû se contenter de la médaille d'argent sur le 1500m. C'est pour ces raisons que le rendez-vous d'Athènes acquiert une très grande importance pour lui. Dimanche également, la famille de l'athlétisme mondial a fêté un autre nom, celui de la sud-africaine Hestrie Cloete, élue athlète de l'année chez les dames. La championne du monde en saut en hauteur l'a emporté avec 1.441 points, devançant la Suédoise Carolina Kluft, championne du monde de l'heptathlon à Saint-Denis. Absente à Monaco, Kluft a totalisé 1.434 points et empoché 50.000 dollars. La troisième place a été occupée par l'Américaine Kelli White qui a touché par la même un chèque de 25.000 dollars qu'elle conservera seulement si elle est lavée des accusations de dopage. Suspectée de s'être dopée après avoir été détectée positive au Modafinil, un produit de la catégorie des stimulants interdits, le double championne du monde du 100m et 200m a été sifflée par le public du Stade Louis II lors d'une course remportée par sa compatriote Chryste Gaines en 10sec 86/100. White aurait pu devenir «athlète de l'année» dimanche, mais elle n'a pu accomplir l'exploit nécessaire. Elle devait pulvériser en 10.77 secondes sa meilleure performance sur 100 mètres (10.85), chose qu'elle n'a pas réalisée.