Des rebelles présumés ont tué 31 personnes lors de deux attaques perpétrées dans la nuit dans la province occidentale de Tiaret. Dans la nuit de mercredi à jeudi, 31 personnes ont été assassinées dans deux massacres, l'un commis à Ksar Chellala (100 km au sud-est de Tiaret), l'autre dans un quartier de Tiaret, Sidi Khaled, selon les services de sécurité. La tuerie de Ksar Chellala avec 20 morts est le plus important massacre de civils depuis le début de l'année en Algérie. Il s'agit du troisième incident meurtrier dans cette province, située à 230 km à l'ouest d'Alger, au cours des huit derniers jours. Cette région avait déjà été la cible d'une attaque ces huit derniers jours. Des membres de milices pro-gouvernemetales et leurs familles ont été exécutés lors d'attaques de même nature au cours des derniers mois. Seize civils, dont huit enfants, ont ainsi été massacrés lors d'une attaque de rebelles, il y a huit jours, à Tiaret. Quatre hommes ont été tués, toujours à Tiaret, il y a quatre jours. Le gouvernement algérien n'a donné aucune indication sur les raisons de cette flambée de violence dans cette région. Une source proche des services de renseignement a indiqué que « tous ces massacres ont été perpétrés par le même groupe de rebelles qui avait échappé aux opérations de répression conduites par l'armée ». Selon cette source, les attaques successives qui se sont déroulées dans la région de Tiaret sont destinées à déstabiliser le gouvernement dans la perspective des élections législatives du 30 mai. « Ils veulent montrer aux Algériens que le gouvernement n'est pas parvenu à ramener la paix et que leur vote de 1997 destiné à mettre fin au conflit n'a en réalité conduit qu'à plus de violences et de massacres et qu'il en sera de même avec les résultats du scrutin du 30 mai », a ajouté cette source. Les législatives de 1997 étaient les premières depuis celles de 1992, année où le pouvoir avait annulé le scrutin que les islamistes du FIS étaient en passe de remporter. La rébellion qui a suivi a fait officiellement plus de 100.000 victimes, voire 150.000 selon des sources indépendantes. le gouvernement algérien a régulièrement souligné que les élections du 30 mai contribueraient à restaurer la paix civile et à rétablir la stabilité politique dans le pays. En fait, une des explications serait qu'en multipliant les massacres de civils en Algérie, le nouveau chef du groupe islamique armé (GIA), Rachid Abou Tourab, veuille marquer de son empreinte l'ouest algérien, terrain de prédilection traditionnel de ce mouvement. Depuis l'annonce de sa désignation, le 30 mars, à la tête du GIA en remplacement d'Antar Zouabri, tué le 8 février dernier par les forces de sécurité, plusieurs massacres ont été perpétrés dans l'axe Aïn Defla-Tiaret-Saïda (160, 340, 430 km à l'ouest d'Alger).