La majorité des membres permanents du Conseil de sécurité penchent vers la recommandation de l'accord-cadre, proposé dans le plan Baker, comme base de règlement du contentieux qui oppose le Maroc et l'Algérie. Une solution qui reconnaît la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud, appelées à jouer un rôle pilote dans la politique de régionalisation au Maroc et dans la coopération régionale maghrébine. C'est demain, 30 avril, que le conseil de sécurité devra se prononcer sur une nouvelle résolution concernant le Sahara. Une résolution tant attendue depuis que l'Algérie a vu sa carte – sa dernière – de la quatrième voie, rejetée de partout. Y compris des Algériens eux-mêmes qui n'y adhèrent plus. La fumeuse quatrième voix ne préconisait ni plus ni moins qu'un partage du territoire du Sahara entre deux Etats… La reconduction de la Minurso, mission des nations unies pour le référendum au Sahara est intervenue la dernière fois alors que tout le monde est devenu sceptique quant à la tenue d'un référendum au Sahara… La troisième voie, acceptée par le Maroc, s'avère être la meilleure solution dans les circonstances actuelles. Le Sahara en tant que région marocaine qui s'inscrit dans le cadre du plan de régionalisation en cours au pays. Avec des prérogatives assez larges pour préserver la spécificité de chaque région mais surtout avec des gardes fous nécessaires à la préservation de l'unité du pays et à l'harmonisation de son développement. Avec en prime l'apport de chaque région et les atouts de telle ou telle région profiteront à tout le pays… Le conseil de sécurité aura, sauf surprise, à débattre d'une proposition américaine, dite des cinq pays amis du dossier du Sahara, à savoir les Etats-Unis, de la France, de la Russie, de l'Espagne et de la Grande Bretagne. Une proposition qui préconise une solution négociée dans le cadre de la souveraineté marocaine. C'est un projet de résolution, qui s'inscrit évidemment dans le cadre du plan Baker pour la recherche d'une voie politique entre les parties. Il appelle à l'autodétermination du peuple du Sahara, mais il affirme que celle-ci devrait s'effectuer dans le cadre de la souveraineté et du respect de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et de la promotion des principes démocratiques. La rencontre que S.M. le Roi Mohammed VI a eue avec le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, jeudi dernier, a permis de remettre à l'ordre du jour la disponibilité du Maroc à trouver toute solution juste et équitable au conflit. Encore faut-il que ladite solution ne mette pas en danger les principes fondamentaux du Maroc, dont notamment son intégrité territoriale. Et n'entrave pas non plus sa marche vers la démocratisation. Il faut rappeler ici que cette proposition s'inscrit, dans la démarche de James Baker, envoyé spécial de l'ONU au Sahara, qui a, par souci de cohérence, intégré observations, remarques et doléances des protagonistes dans sa dernière mouture de l'accord-cadre. Rappelons aussi que depuis 1981, année au cours de laquelle le Maroc a accepté le référendum, des options diverses ont été annoncées. Plusieurs voies ont été sondées, sans résultat. Le partage du Sahara ne peut être accepté. Des négociations directes, oui, mais avec qui ? Le référendum, oui, mais avec quel corps électoral ? Toutes ces options ont fait l'objet de larges discussions et de conciliabules et finalement M. Baker a proposé aux différentes parties l'idée de l'accord cadre, celle de la troisième voie que le Maroc a acceptée. Reste à voir comment les autres protagonistes réagiront et comment les Nations unies vont faire pour imposer leurs choix…