Suite aux réformes entreprises par l'administration des Douanes, la Banque Mondiale vient de publier une note dans laquelle elle estime que les autres administrations devraient en tirer des leçons. Après avoir publié un rapport intitulé «Douanes : pragmatisme et efficacité- philosophie d'une réforme réussie», en décembre dernier, la Banque Mondiale revient à la charge pour saluer les évolutions enregistrées par l'administration des douanes et impôts indirects (ADII). Ainsi, vient de paraître une note complémentaire corédigée par Marcel Steenlandt (des Douanes françaises) et Luc De Wulf (consultant à la Banque Mondiale) et intitulée «Réformes douanières au Maroc». Dans cette dernière, l'institution internationale estime que les initiatives de modernisation de l'ADII ont porté leurs fruits et qu'elles pourraient inspirer d'autres administrations souhaitant améliorer leurs prestations. Visant avant tout à installer un climat plus propice aux investissements directs étrangers, cette amélioration des prestations douanières s'est articulée sur trois-axes clés : une meilleure orientation vers le client, des ressources humaines plus efficaces et plus d'intégration des nouvelles technologies de l'information. La même synthèse souligne en effet que les hauts responsables de l'ADII, disposant d'une grande marge de manœuvre, ont eu toute «la latitude de réorganiser leurs activités, motiver leur personnel, et appliquer des nouvelles techniques susceptibles de rehausser le rendement et l'efficacité de leurs opérations». Et c'est surtout en matière de la facilitation du commerce et de la mobilisation des recettes que les services de l'ADII semblent avoir atteint leurs objectifs avec succès. C'est la conclusion de la Banque Mondiale qui précise, par ailleurs, qu'aussi bien les opérateurs douaniers que le personnel même de l'ADII semblent apprécier ces nouvelles réformes. En fait, le premier «client», censé en être le plus satisfait est le ministère des Finances qui escompte désormais recevoir de façon plus régulière les recettes budgétaires prévues. En second lieu, ces réformes profitent également et en toute logique aux hommes d'affaires, qu'ils proviennent des milieux locaux ou de l'étranger, et qui par le passé, désapprouvaient de plus en plus la médiocrité (et la lenteur) des services de la douane. Car, au cours des années 90, à peine une mentalité du contrôle obsessionnel avait pris place chez les contrôleurs douaniers, dont les procédures consistaient à inspecter les cargaisons aussi minutieusement que possible. Une telle démarche avait pour conséquence directe un ralentissement des activités commerciales. Aujourd'hui, l'ADII tourne définitivement la page avec cette époque et ses récentes réformes «ne devraient pas être ignorées par le reste de la fonction publique», dixit la note de la Banque Mondiale. Bref, un modèle à suivre pour une réforme plus vaste du service public.