Le Conseil national de la CDT réuni, le 17 avril 2002, sous le signe de «la journée de la terre», s'est contenté d'appeler à faire du 1er mai une journée de protestation contre le gouvernement. Tout simplement. Finalement, estiment certains observateurs, la montagne a accouché d'une souris. Le Conseil national de la Confédération démocratique du travail (CDT) s'est passé dans le calme. Contrairement à certains pronostics qui prévoyaient le déclenchement de la tempête à la veille de la reprise des séances du dialogue social, les travaux du Conseil précité se sont déroulés dans une ambiance loin de la tension. En fait, c'est le ton de l'intervention de Noubir Amaoui, qui était glacial. Deux choses, disent des vieux routiers de l'action syndicale, expliquent ce fait : premièrement les négociations en cours sur les listes électorales et les seuils de représentativité au Parlement. Deuxièmement, la tenue, par l'USFP, à Casablanca, de deux journées d'étude sur la question syndicale (bilan et perspectives d'action). Concernant le premier point, il y a lieu de rappeler l'embarras du Congrès national Ittihadi, dont Noubir Amaoui, est membre fondateur, avait mené la bataille de la scission au sein de l'USFP. Les négociateurs du CNI demande la baisse du seuil concernant le nombre exigé de voix pour la représentativité au Parlement. Sachant la difficulté qu'il pourrait rencontrer lors des prochaines élections, le parti de Abdelmajid Bouzoubae avait proposé la baisse de seuil à moins de 3%. Dans le même moment, nous avons appris de sources fiables, que le secrétaire général de la CDT avait tenu une réunion avec des représentants de différentes sensibilités de la gauche radicale. Au cours de celle-ci, des participants ont laissé entendre qu'il y a lieu d'entamer une action en commun. Une position enregistrée, avec satisfaction, par M. Amaoui. En ce qui concerne le second point, il est tout à fait normal que le groupe dominant actuellement au niveau du Bureau exécutif de la centrale précitée perçoive d'un mauvais œil la tenue par l'USFP de journées de débats sur le bilan de l'action syndicale et les perspectives d'actions pour les membres de ce parti au sein de la CDT. Ces derniers, rappelle-t-on, sont majoritaires dans les sections et provinces et peuvent créer des vrais problèmes à la direction syndicale. Pour toutes ces raisons, le ton de l'intervention de M. Amaoui au Conseil était modéré. Même si le communiqué final du conseil met l'accent sur le désengagement du gouvernement vis-à-vis des dispositions des accords du 1er août 1996 et du 19 moharem 1421. En fait, au vu des nouveaux rapports de force entre les différents courants et sensibilités qui agissent au sein de la CDT et entre celle-ci et ses partenaires, le communiqué s'est contenté de formuler ses vœux de voir les négociations du 19 avril aboutir à des résultats concrets et réaliser «un bond qualitatif au niveau des rapports entre les différentes parties» concernées. Un rendez-vous a été, donc, donné, d'abord, pour le 1er mai, ensuite pour le 8 du même mois, dans l'attente d'une meilleure visibilité.