Le diabète, maladie encore mal connue du grand public, touche plus de 143 millions de personnes dans le monde. Qu'en est-il au Maroc ? Le diabète est une maladie chronique et complexe dont la fréquence augmente avec l'âge. L'individu peut la rencontrer à tout âge et est susceptible d'apparaître même chez les enfants. Elle se manifeste par une élévation du sucre dans le sang, celui-ci ayant du mal à entrer dans les cellules du corps par manque d'insuline ou d'une difficulté d'action de l'insuline, provoque une altération des artères « un peu comme le calcaire dans les canalisations d'eau », soulignent les spécialistes. Le mécanisme normal, précisent-ils, qui se produit lorsqu'une personne non diabétique prend du sucre ou des aliments qui sont transformés en sucre par la digestion, pain, pommes de terre, pâtes, riz, est la fabrication immédiate de l'insuline par le pancréas, organe situé en arrière de l'estomac, afin de permettre l'utilisation de ce sucre et éviter qu'il ne reste trop longtemps dans le sang. Lors de la digestion, le sucre est mis en réserve dans le foie et les muscles, phénomène appelé également glycogène. Ainsi la mise en réserve du sucre dans le foie et les muscles à la suite d'un repas conduit à l'augmentation de l'insuline. En dehors des repas, le sucre nécessaire au fonctionnement des cellules de l'organisme est fourni par le glycogène du foie dont la quantité diminue. Cette libération du sucre est favorisée par la baisse de l'insuline. Au Maroc, l'enquête épidémiologique réalisée entre le 20 novembre 1996 et le 12 janvier 1997 sur 10 provinces de la région Nord-Ouest a permis de mettre en lumière la prévalence du diabète sur cette partie du territoire. L'échantillon concernait 1 200 personnes, âgées de 20 ans et plus. L'étude a été réalisée sur la base d'un questionnaire individuel portant sur des données démographiques, comportementales, tabagisme, activités physiques, antécédents familiaux et personnels sur le diabète et l'hypertension artérielle. Un prélèvement sanguin a été effectué à jeun en vue de dosage de la glycémie par la méthode oxydase. Enfin, le poids, la taille, la tension artérielle systolique (TAS), la tension artérielle diastolique (TAD) ainsi que l'indice de masse corporelle (IMC) ont été mesurés. Lors de cette étude, était considéré comme cas de diabète, tout individu déjà connu comme diabétique sous médication ou qui, à la suite des examens s'avérait avoir à jeun une dose de glycémie supérieure ou égale à 1,26g/l, selon les nouveaux critères de l'OMS. Le bilan de cette étude a montré que la prévalence du diabète chez les sujets âgés d'au moins 20 ans était de 10 % avec un intervalle de confiance de 95 %. Cette enquête a d'autre part permis de déterminer que cette prévalence était significativement plus importante en milieu urbain (12,7 %) qu'en milieu rural (7,3 %) et qu'elle augmentait avec l'âge, les niveaux de la TA, de la TAD et de l'indice de masse corporelle. L'analyse par régression linéaire indiquait que le milieu de résidence, l'âge et la TAS étaient les variables indépendantes les plus prédictives de la glycémie. Dans le monde, cette maladie, encore mal connue du grand public, touche plus de 143 millions de personnes dans le monde. Dans les vingt cinq prochaines années, on estime à 300 millions le nombre d'individus pouvant être atteint. Les pays en développement, en particulier, connaîtront une véritable explosion d'autant plus que des jeunes seront concernés par la maladie. Cette situation est préoccupante, c'est pourquoi une sensibilisation auprès du grand public, basée sur la prévention, s'avère nécessaire.