Lundi et mardi, depuis Dakar, les dirigeants du NEPAD ont lancé un appel aux investisseurs privés en leur présentant l'Afrique comme un continent sûr. Réunis à Dakar à l'occasion de la conférence internationale sur le financement par le secteur privé du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique), les dirigeants africains entendaient adresser un message très clair. «Travaillons ensemble, pour construire une nouvelle Afrique!», a ainsi déclaré lundi Wiseman Nkulhu, président du Comité de pilotage du NEPAD. C'est d'ailleurs pour faire connaître le plan - adopté en octobre 2001 par 16 dirigeants africains afin de sortir le continent de la pauvreté et de l'endettement - que le président sénégalais Abdoulaye Wade a eu l'idée d'organiser et d'accueillir cette conférence. Entamée lundi, elle a rassemblé une quarantaine de responsables africains - dont une vingtaine de présidents - et près de 500 représentants du monde des affaires. Si Thabo Mbeki (Afrique du Sud) et Abdelaziz Bouteflika (Algérie) n'ont pas fait le déplacement, cette réunion entendait toutefois apporter des données concrètes à l'aide nécessaire pour le développement du continent. Et ce dans les secteurs des infrastructures, de l'agriculture, des NTIC, de l'énergie et de l'environnement. Le président kenyan Daniel Arap Moi s'est même déclaré navré que «l'Afrique soit encore perçue comme une destination risquée pour les investissements étrangers» et a rappelé qu'en adhérant au NEPAD, les Africains s'étaient engagé à pratiquer « la bonne gouvernance ». « Nous sommes déterminés à aller de l'avant, à être architectes de notre destin » a, pour sa part souligné le président nigérian Olusegun Obasanjo lors de la clôture des travaux mardi après-midi. « Nous le ferons avec ceux qui y croient, si nous ne le faisons pas, nous serons déconnectés », a-t-il ajouté. Le chef d'Etat n'a d'ailleurs pas hésité à faire un procès à tous ceux qui font de l'Afrique «un continent à risques». «De quels risques parlons-nous ? De quels risques ? Vous avez 35 % de recettes sur vos investissements chaque année (...). Où avez-vous trouvé ça, si ce n'est en Afrique ?» a-t-il martelé devant les hommes d'affaires. D'autres mises au point ont d'ailleurs été données lors de la réunion, notamment au niveau des subventions accordées aux producteurs des pays développés, qui «faussent la concurrence et privent de débouchés les produits africains». Côté environnement, la désertification a été reconnue comme étant un problème majeur du continent. Un «fonds pour les études détaillées» dans le domaine des infrastructures a été demandé, de même qu'une banque pour le financement des nouvelles technologies.