Dans les années 60 et 70, alors que le monde ne connaissait pas encore la crise actuelle des ressources en eau, Feu Hassan II a lancé la politique des barrages. Objectif : un grand barrage par an. C'est 50 années plus tard que l'on appréciera la chance qu'a eue le Maroc d'avoir entamé très tôt une telle politique. Aujourd'hui, beaucoup de pays, notamment africains, font appel au savoir-faire développé dans le domaine par le Maroc qui a assurément une réputation de pionnier au niveau mondial. En 2009, SM le Roi Mohammed VI a lancé un programme qui fait de nouveau du Maroc un pays pionnier et visionnaire. Ce n'est pas par hasard que de grandes institutions mondiales sont partenaires du plan marocain des énergies renouvelables. L'Union européenne, la Banque mondiale, la banque centrale européenne, l'Agence française de développement, le Fonds mondial pour l'environnement (KFW) mais aussi beaucoup d'autres organisations de coopération sont autant de signatures qui soutiennent les projets et particulièrement sur le plan financier. Après le lancement en 2009, le Souverain a lui-même tenu à suivre les étapes d'avancement de ces deux programmes. En plus des conventions cadres signées en sa présence en 2010 à Ouarzazate, il a plusieurs reprises consacré des réunions de travail exclusivement au dossier. La dernière s'était tenue au Palais royal de Rabat en octobre 2011. C'est grâce à ce suivi rapproché que les deux plans, solaire et éolien, sont aujourd'hui sur une bonne lancée. Pour le solaire, l'agence mise en place spécialement pour piloter le programme, en l'occurrence Masen, confiée à Mustapha Bakkoury, en est aujourd'hui à la mise en œuvre du premier méga-complexe solaire prévu à Ouarzazate et qui porte sur une capacité de 500 MW. Malgré le poids et la complexité du projet, l'agence Masen semble être en ligne avec ses objectifs qui tablent sur l'achèvement d'une première partie du site d'Ouarzazate à horizon 2014. Pour ce qui est de l'éolien, là aussi le programme intégré dont le chef de file est l'Office national de l'électricité (ONE) semble avancer à une bonne cadence. Le premier site prévu dans le cadre de ce programme, en l'occurrence celui de Taza, sera mis en service en 2014 pour une puissance de 150 MW. A l'issue d'un appel d'offres international, l'ONE a déjà retenu une liste de trois groupements qui seront dans la course finale pour la réalisation du site qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Taza. D'un autre côté, l'Office a déjà lancé en janvier 2012 les appels d'offres pour cinq autres sites prévus dans le cadre du programme pour une puissance totale de 850 MW. La stratégie nationale voulue par le Souverain dans les énergies renouvelables est visionnaire à plusieurs égards. D'abord, en augmentant considérablement la part des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique, le Maroc s'affranchit de la dépendance à l'égard du pétrole et dérivés qui pèsent lourd dans les importations. Ensuite, en développant ces sites de nouvelle génération, le Maroc développera avec un savoir-faire qui lui permettra à l'avenir de devenir lui-même un fournisseur à l'échelle mondiale. Enfin, et c'est peut-être le plus décisif, en optant résolument pour le vent et le soleil, le Maroc prend dès maintenant une option sérieuse pour que dans 40 ou 50 ans, il ne soit pas parmi les pays qui souffriront du tarissement des gisements de pétrole…