Les télévisions privées du Venezuela ont attisé l'opposition au président Hugo Chavez et favorisé ses adversaires. Les télévisions privées vénézuéliennes, qui avaient diffusé les images du processus du coup d'Etat contre le président de gauche Hugo Chavez, élu en 1998 et réélu en 2000 pour six ans, ne transmettaient aucune image de la situation samedi à Caracas. Pourtant des milliers de partisans de M. Chavez ont manifesté samedi pour sa libération. Les canaux privés justifient ce mutisme par le «risque» encouru par leurs journalistes. Mais après la démission du putschiste Pedro Carmona, des séquences sur la matinée ont été diffusées. L'empire des télévisions devient ainsi partie prenante dans la lutte entre l'oligarchie dont il fait partie, et pour les pauvres qui constituent 80% des 24 millions de Vénézuéliens. Le parti pris a été tel que des dizaines de personnes ont manifesté violemment samedi soir devant le siège de la chaîne de télévision privée Radio Caracas Television (RCTV). Les images montraient des manifestants agressifs semblant crier des slogans hostiles. Pour la grève générale de Pedro Carmona mardi, les télévisions privées ont diffusé les images du mouvement contre Hugo Chavez.