Après avoir adopté un profil bas depuis les événements du 16 mai aussi bien dans sa rhétorique que dans son journal, le PJD (étant entendu que ce parti est phagocyté par le MUR) commence depuis quelques semaines à hausser le ton comme s'il voulait affirmer de nouveau son existence de parti islamiste qui n'a pas peur des mots pour verser dans la provocation et la suffisance. Après avoir adopté un profil bas depuis les événements du 16 mai aussi bien dans sa rhétorique que dans son journal, le PJD (étant entendu que ce parti est phagocyté par le MUR) commence depuis quelques semaines à hausser le ton comme s'il voulait affirmer de nouveau son existence de parti islamiste qui n'a pas peur des mots pour verser dans la provocation et la suffisance. Cette nouvelle attitude a été inaugurée par la critique sur les colonnes de Attajdid de la dernière visite au Maroc du ministre des Affaires étrangères israélien. Ce faisant, le PJD s'oppose directement à la volonté du Royaume de jouer un rôle conséquent dans le conflit israélo-palestinien en contribuant à l'instauration de la paix dans cette région du monde. Des articles ont été consacrés à cet événement qui, apparemment, n'a pas plu aux amis d'El Khatib qui n'étaient pas allés toutefois jusqu'à organiser une manifestation de protestation comme ils l'ont fait il y a plus d'un an pour dénoncer la tenue de la réunion de l'Internationale socialiste à Casablanca. Il n'y a pas que sur ce sujet, le Maroc et le Proche-Orient, que le PJD cherche à se refaire une santé politique et à opérer un retour en force sur la scène. Ce parti revient également- toujours dans son organe de presse - sur les attentats de Casablanca qu'il traite sous l'angle de la suspicion avec des sous-entendus en faits limpides. Des insinuations qui visent à jeter le doute sur les tenants et aboutissants des attaques terroristes du 16 mai. En un mot, les propos distillés suggèrent que ces opérations terroristes furent fomentées dans le but inavoué de casser “le mouvement islamique“ au Maroc. Une vieille rengaine puisque la mouvance islamiste marocaine, en général, avait nié jusque l'existence de la Salafia Jihadia qu'ils ont qualifiée de pure création de la police. Les centaines de militants de cette nébuleuse terroriste arrêtés et jugés après le 16 mai ne sont tout de même pas tombés du ciel ! Or, les Marocains ne sont pas dupes, qui ont compris au lendemain du 16 mai le danger qui les guette et qui menace la stabilité du pays. Dans un élan fort et unanime, ils ont d'ailleurs vivement condamné la violence aveugle qui s'est abattue sur Casablanca, exprimant haut et fort leur rejet de l'extrémisme. Après avoir déployé une stratégie offensive ne ratant aucune occasion pour montrer leurs muscles notamment sous la coupole, Mustapha Ramid et ses collègues ont dû se sentir moralement responsables de ce qui est arrivé. Le PJD jouit-il toujours de la confiance des électeurs ? Quelle est aujourd'hui sa véritable place dans le paysage politique ? Pour éviter probablement que soit mesurée sa véritable popularité post 16 mai auprès de la population, ce parti a décidé de ne pas couvrir l'ensemble des circonscriptions à l'occasion des communales. Cette situation va certainement profiter au parti de l'Istiqlal dont les accointances avec les islamistes du PJD se confirment de plus en plus. Le parti de Abbas El Fassi est invité à assumer clairement et pleinement son rapprochement avec les islamistes du PJD et du MUR au lieu de continuer à cultiver la confusion sur ses choix stratégiques ou politiques. En politique, il faut aussi savoir choisir son camp.