Depuis quelques semaines, Le PJD tente à travers sa presse d'opérer un retour en force sur la scène politique. Ce parti qui a adopté un profil bas suite aux attentats du 16 mai cherche un nouveau souffle. Désespérément. Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) souffre depuis les évènements terribles du 16 mai de l'effondrement de l'image qu'il avait réussie à construire artificiellement et frauduleusement dans une partie des citoyens. Le discours intolérant et extrémiste véhiculé par la fraction la plus importante de ce parti à savoir les membres du Mouvement Unité et réforme (MUR) a été mis en accusation par la société qui a découvert, au lendemain des attentats de Casablanca, que ce parti n'était pas du tout modéré et ce malgré le discours trompeur de ses dirigeants. Aujourd'hui, le processus électoral participe aussi à la mise à nu de ce faux discours. À chaque étape du processus électoral des communales, les électeurs découvrent de nouvelles mystifications de la réalité que les leaders de ce parti s'efforcent de mettre en scène pour induire en erreur l'électeur. Après la phase du choix des candidats où la direction du MUR a joué le rôle de gardien de la foi dans la sélection des candidats et leur accréditation, la campagne électorale a, elle-aussi, révélé la duplicité du discours des membres de la table ronde dirigeante du PJD. D'abord, en ce qui concerne le nombre de candidature et le taux de couverture des circonscriptions. A ce niveau, les déclarations des leaders du PJD ont laissé entendre que le parti, soucieux de ne pas faire un raz-de-marée, a décidé de limiter son taux de couverture et de ne se présenter que dans un certain nombre limité de communes. Ainsi, 4268 candidats ont été présentés au scrutin du 12 septembre, soit 3.48 % de l'ensemble des candidats sur le territoire national. La réduction est donc vraie, mais, les raisons invoquées demeurent toutefois fausses. Les véritables raisons de ce repli électoral sont de deux genres, internes et externes. Au plan interne, les dirigeants du MUR sont arrivés à la conclusion que leur parti avait été démasqué après les évènements du 16 mai et que la popularité qu'ils avaient acquise dans certaines régions a largement baissé depuis. Se présenter massivement aux élections dans ces conditions et obtenir un très faible score rendrait la situation encore pire. Cela explique aussi le fait que les ténors du parti ne se sont pas présentés aux élections. Toutes les célébrités dont les 17 membres du secrétariat général sont restés en dehors de la compétition. Des noms comme Mustapha Ramid, Abdellah Baha ou Abdelilah Benkirane qui, il y a juste quelques mois, auraient brigué le mandat de président de commune, ont préféré rester dans l'ombre lors des communales. Seule la deuxième classe est allée au front, les dirigeants, eux, ont préféré observer de loin. En tout cas, la victoire n'est pas à l'ordre du jour puisque le parti ne s'est présenté que dans 51 % des circonscriptions des six grandes villes, 74 % de celles où il y a unité de la ville et seulement 6 % des circonscriptions au scrutin uninominal. Au plan externe, il n'est un secret pour personne que ce parti a convenu avec les autorités de ne pas présenter de candidatures dans certaines circonscriptions ou de réduire sa couverture à la moitié dans d'autres. Cette convention, les dirigeants du parti la démentent et allèguent que le repli électoral a été une décision souveraine. Un autre mensonge qui les a démasqués devant leurs sympathisants. La même politique de mensonges a continué durant la campagne électorale. Des comportements hypocrites et un double discours entre ceux qui dirigent vraiment le Parti et ceux qui pensent le faire. À Oujda, par exemple, les militants et les sympathisants du parti ont été surpris de découvrir comment le MUR adoptait par un communiqué rendu public une attitude hostile à la liste du PJD dans cette ville appelant à la boycotter. Leur surprise ne dura pas longtemps car ils ont fini par comprendre que la liste du parti à Oujda est la seule qui échappa au droit de regard des mollahs du MUR et qu'elle ne regroupe que des militants du Mouvement Vigilance et Vertu. Mais pour faire oublier toutes ces duplicités du discours et tenter de reconstituer leur visage, ils sautent sur l'occasion de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères. Au lendemain de cette visite, la «une» de leur quotidien Attajdid était consacrée à la condamnation de la visite. Le véritable objectif de cet affichage était de passer d'une manière indirecte le message antisémite sur lequel ils avaient basé leurs anciennes campagnes électorales. Le fameux slogan "Khaibar Khaibar ya yahoud", qu'ils n'ont pas pu scander dans la rue, ils l'ont remplacé par la «une» de leur quotidien. Le feuilleton PJD-MUR ne cessera pas donc de surprendre par ses révélations qui se multiplient à chaque phase du processus électoral. Rendez-vous donc demain pour le dernier épisode de cette série.