Les flux financiers des MRE se redressent. Après une baisse durant l'année 2009 marquée par la conjoncture de la crise financière, les transferts des Marocains résidant à l'étranger enregistrent une augmentation. Selon l'Office des changes, ces transferts, première source de devises du Maroc, se sont élevés à 50 milliards de dirhams à fin mai de l'année en cours, soit une progression de 11%. Ces recettes étaient établies à 18.273,6 MDH à fin mai 2009, c'est-à-dire qu'il y a eu une augmentation de 2.006,7 MDH. Par rapport à la moyenne des cinq premiers mois des années 2005 à 2009, soit 18.441,5MDH, ces recettes ont progressé de 10% soit 1.838,8 MDH de plus. Au mois d'avril 2010, ces recettes avaient augmenté de 11,9% à 1,630 milliard de DH. Les flux financiers générés par les Marocains résidant à l'étranger constituent une ressource importante pour l'économie marocaine. Ils constituent, selon le Centre marocain de la conjoncture (CMC), non seulement un soutien au revenu et aux dépenses des ménages au Royaume mais aussi un apport essentiel en devises. En effet, de bonnes perspectives s'affichent pour les transferts des MRE après la perte de vitesse entre les années 2008 et 2009. Durant ces dernières années, c'est le ralentissement des activités économiques dans les pays d'accueil des MRE en raison de la crise mondiale qui s'est répercutée sur le volume de leurs transferts en devises vers le Maroc. Aujourd'hui, le contexte de la reprise de la conjoncture internationale contribue au redressement des flux, notamment avec un taux de croissance en Europe de 0,8% prévu par la Banque centrale européenne pour l'année 2010. Rappelons que le gouvernement avait chargé le Comité de veille stratégique, chargé de suivre l'impact de la crise mondiale sur l'économie marocaine, de proposer des mesures pragmatiques à même de maintenir le taux de ces transferts. Une batterie de mesures élaborée par un comité sectoriel relevant du Comité de veille stratégique dans ce sens ont été validées par le conseil de gouvernement tenu en date du 21 mai 2009. Ces mesures sont de trois ordres, à savoir le développement de l'investissement, la baisse des coûts des transferts ainsi que des mesures d'accompagnement à caractère social. Afin de concrétiser les mesures visant à encourager les investissements des MRE, le gouvernement a mis en place le Fonds MDM invest. Ceci dit et sous un autre angle, une étude a été élaborée récemment par le ministère de la Communauté des Marocains résidents à l'étranger sur la stratégie de mobilisation de l'investissement des MRE. Cette étude, présentée au mois de janvier dernier à Rabat par le ministre Mohamed Ameur, a dévoilé les difficultés qui entravent le transfert par les MRE des fonds vers le Maroc, notamment le coût élevé de transfert des fonds et la réticence des MRE à investir dans des projets locaux. Selon le document du département de Mohamed Ameur, la solution au problème du coût des transferts nécessite la mise en place d'une stratégie qui impliquerait les opérateurs, les pouvoirs publics et la CMRE elle-même. Selon l'étude, il serait opportun d'examiner les moyens de perpétuer la gratuité des transferts de fonds des MRE instaurée provisoirement comme réponse partielle aux effets de la crise sur les transferts des MRE. Toujours selon l'étude du ministère, la faiblesse de l'investissement productif, dues aux handicaps d'ordre institutionnel que rencontrent les investisseurs MRE au Maroc, a des répercussions sur le développement des transferts. Selon l'étude, la solution à cette problématique nécessite l'élaboration d'une stratégie qui impliquera tous les acteurs concernés pour réfléchir aux meilleurs moyens de faire des MRE de vrais acteurs et vecteurs de développement économique du Maroc. L'étude du ministère chargé de la Communauté des MRE propose donc des mesures à mettre en place du côté public, à savoir l'incitation des banques à opérer directement dans les pays d'accueil et d'impliquer les associations de micro-crédit dans la mobilisation et l'emploi des transferts des MRE. Concernant le secteur privé, on propose aux banques de garantir une gratuité permanente des transferts ou l'octroi d'une prime d'encouragement destinée aussi à réduire le coût du transfert des fonds.