Entre maraîchage, agrumes et céréaliculture, le Maroc possède un potentiel agricole intarissable. Il s'agit d'un terreau fertile, d'un levier stratégique de développement qui ne cesse de se démarquer à l'échelle nationale et internationale. En effet, cette richesse agraire contribue fortement à l'essor macroéconomique du pays. L'enjeu est de taille. Le poids économique et social de ce secteur est inestimable. La majorité de la population rurale au Maroc dépend de l'agriculture. Le secteur représente annuellement plus de 15% du PIB et embauche jusqu'à 100.000 personnes dans les filières agricoles et agroalimentaires. Cependant, le champ agricole n'est pas à l'abri de certaines menaces conjoncturelles. Impacts météorologiques et pénuries hydriques entravent l'élan agraire. Dans ce sens, une politique ambitieuse et volontariste a été engagée. Sous les Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s'approprie une stratégie intrinsèque. Le Plan Maroc Vert est venu en avril 2008 couronner les efforts consentis par le gouvernement pour mettre à niveau une compétitivité plus moderne et à forte valeur ajoutée dans le secteur agricole. Le plan intègre des objectifs majeurs de développement humain tout en prônant une meilleure gestion durable de ressources naturelles. Etalé sur la période de 2008-2015, le plan table sur la création d'un million d'entreprises agricoles et s'attend à un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100 milliards DH. Cette nouvelle stratégie a établi son plan d'action en clarifiant les priorités et les réformes à entreprendre en termes d'échéances, de responsabilités, d'organisation ainsi que des ressources humaines et financières. Le Plan Maroc Vert s'appuie sur une co-responsabilisation étatique et privée, et ce à travers la mise en œuvre de moyens institutionnels, managériaux et budgétaires adéquats. La stratégie agricole repose sur deux piliers, à savoir l'investissement et l'agriculture sociale. Ces deux axes ont non seulement pour objectif de promouvoir une agriculture adaptée aux besoins du marché, mais également de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté. Concernant ce volet, le plan ambitionne l'augmentation du revenu agricole des petits producteurs. Et ce à travers la mise en œuvre de projets sociaux articulés autour de la reconversion, la diversification et l'intensification. Au terme de la première année de sa mise en place, le Plan Maroc Vert a marqué une grande avancée. Les chiffres annoncés par le ministère traduisent les motivations incessantes des opérateurs agricoles. En 2009, près de 12 milliards de dirhams ont été investis dans le secteur agricole. Ces investissements ont touché, en particulier, l'élevage, l'oléiculture et la céréaliculture. À l'occasion de ce premier bilan d'étape du Plan Maroc Vert, une nouvelle déclinaison de la stratégie agricole a vu le jour. Le plan revêt, actuellement, une dimension régionale de grande envergure. Un investissement colossal estimé à environ 150 milliards de dirhams devrait être atteint d'ici 2020 dans les 16 régions du Maroc, soit la réalisation de 1500 projet d'agrégation agricoles et de projets transverses. Baptisée «Plan agricole régional», cette planification territoriale a pour mission de moderniser la petite agriculture, et ce en développant les infrastructures et en renforçant la formation et l'assistance technique. Dans ce contexte, la valeur ajoutée agricole devrait doubler en espace de 10 ans. le niveau de production agraire est, également, appelé à s'accroitre sur le plan provincial et local. Les plans agricoles régionaux prévoient , en perspectives, d'atteindre près de 4 millions de tonnes d'agrumes et 10 millions de tonnes de maraîchage. La concrétisation de ces attentes avance avec de grandes célérités. Les indicateurs de croissance sont encourageants. Une agriculture prospère assurera sa pérennité au Maroc grâce à une politique verte, ambitieuse et durable.