Le secteur de l'immobilier, qui a été au centre de la crise financière mondiale, est un secteur où le comportement des acteurs et des consommateurs est impacté à la fois par l'évolution de la conjoncture économique et par le facteur psychologique. Partant de ce constat, le Maroc ne fait pas partie des pays qui ont subi un impact direct et immédiat de la première vague de la crise comme l'ont été certains pays de l'Europe de l'Est, mais notre pays est attrapé par le second round des effets lié au recul de la demande externe et à la propagation des effets psychologiques de cette crise. Malgré tous ces facteurs, l'engouement pour l'immobilier à Marrakech est encore au rendez-vous. Contacté par ALM, Adel Bouhaja, président de l'Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Marrakech-Tensift-El Haouz, a declaré qu'il n' y a pas de chute dans l'immobilier à Marrakech. Il faut d'abord classifier les types de logements qui existent à Marrakech. Il y a trois types de logement par standing: le logement social et économique, le logement de moyen standing et le logement de haut standing et de luxe. Et de poursuivre : «En ce qui concerne le haut standing et le luxe, il y a une stagnation et une légère diminution des prix et de la cadence de la commercialisation à cause de la crise financière mondiale ». « On ne peut pas parler d'un secteur d'une façon générale pare ce que le logement économique et moyen standing ne sont pas touchés, il y a toujours une forte demande. Nous avons un déficit de 800.000 logements au niveau national et 30.000 logements au niveau de Marrakech», a indiqué M.Bouhaja. Par ailleurs, «il y a même une diminution de production et les promoteurs n'arrivent plus à produire et à satisfaire la demande et cela à cause de la rareté des terrains et même si on a le terrain, les banques ne suivent plus», a expliqué le président de cette association. «Cela est très grave. Tout le monde sait que l'immobilier est une locomotive de l'économie nationale et si les banques ne suivent plus même dans le logement économique et le moyen standing, le Maroc connaîtra un réel problème de production de logement. Ainsi, les prix vont augmenter et personne ne pourra acheter et c'est cela la vraie la crise», a conclu M. Bouhaja. Pour sa part, Soulaymane Kachani, Pdg de Optima Morocco, leader international dans le conseil en stratégie et en opérations dans le secteur de l'immobilier, a souligné que «Marrakech, une ville touristique par excellence, et où la demande étrangère avait animé le marché de l'immobilier ces dernières années de manière forte, est aujourd'hui la première à manifester des signes d'essoufflement et de recul de l'activité, du fait du recul manifeste de la demande étrangère». Et de continuer que «le segment le plus touché est le segment du luxe, mais il entraîne avec lui tous les autres segments, à cause des effets psychologiques, qui créent une situation d'attentisme et de frilosité. Dans le contexte du repli, ce sont les promoteurs les moins diversifiés, sur le plan territorial et sur le plan des produits et des segments sociaux qu'ils visent, qui souffrent les premiers de cette situation». Et d'ajouter que «globalement, le Maroc a fait preuve de résilience face à la crise financière, et continue d'afficher une santé macroéconomique et des taux de croissances relativement bons (5,6% en 2008 et 5,3% prévus en 2009). Mais au niveau micro, certains secteurs résistent mieux que d'autres». «En particulier, les secteurs exposés aux évolutions du reste du monde ont été très affectés par le recul de la demande étrangère», a précisé M.Kachani. Mais, malgré tout cela, Marrakech reste l'une des villes les plus attractives.