Les résultats des élections ont suscité diverses réactions tant sur la scène politique qu'au niveau de la société civile. Le premier élément a été, en fait, le taux de participation. Face aux 37% constatés, la réaction de Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, est explicite lorsqu'il souligne que ce taux enregistré, lors des élections législatives du vendredi, «nous interpelle tous, société civile, mais aussi partis politiques et administration pour pouvoir réexaminer et réévaluer les modes de communication utilisés au cours de la campagne électorale». Et d'ajouter que «le taux de participation, qui a été observé, est effectivement plus bas que nous espérions». À propos de la participation au vote à Casablanca, M. Benmoussa a relevé que le taux de 27% peut être considéré comme «acceptable», si on le compare avec celui enregistré au niveau du périmètre urbain, et qui est de l'ordre de 30%. Soulignant, par ailleurs, que le taux de participation dans le monde rural a, toujours, été élevé, par rapport au milieu urbain, le ministre de l'Intérieur a affirmé que ce taux a été marqué par une baisse cette année. Et d'expliquer cette tendance par le fait que les citoyens dans le monde rural ont tendance à accorder leurs suffrages aux personnes beaucoup plus qu'aux programmes. Côté partis, l'Union constitutionnelle (UC) a fait part de sa «satisfaction» quant aux résultats obtenus en dépit de ses attentes d'un meilleur score, a indiqué son secrétaire général, Mohamed Abied,. À ce titre, M. Abied a souligné que ces résultats «viennent confirmer l'évolution positive du parti depuis les dernières élections municipales, en passant par les élections pour le renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers». A propos des résultats provisoires, M. Abied a mis l'accent sur l'impact du mode de scrutin adopté sur l'issue de cette consultation, en ce sens qu'il ne permet à aucune formation politique d'obtenir une majorité confortable. Au regard des résultats du scrutin du 7 septembre, il est nécessaire «de mettre en place des pôles et des alliances naturels, bâtis sur des programmes et des orientations politiques clairs, au lieu d'opter pour des alliances dans le seul objectif d'accéder au gouvernement». Même son de cloche dans le camp de Mohand Laenser qui a adhéré à la réaction de l'UC, pour qualifier au nom de son parti, le Mouvement populaire (MP), de «satisfaisant» le nombre de sièges obtenus par le MP. Il a indiqué que le classement du MP peut être considéré comme «satisfaisant», surtout si on prend en considération son alliance avec le Parti de l'environnement et du développement et le Parti du renouveau et de l'équité, qui ont décroché 4 sièges chacun. Les conditions dans lesquelles le MP a abordé ce scrutin étaient «spéciales et différentes de celles des autres partis», a-t-il considéré dans une déclaration à la MAP, faisant allusion à la fusion entre les trois composantes du mouvement haraki (Mouvement populaire, Mouvement national populaire et Union démocratique). Les élections législatives du 7septembre se sont caractérisées par un esprit de transparence et de professionnalisme et se sont déroulées dans l'ordre, a affirmé la mission d'observation internationale des élections. Dans un point de presse tenu, samedi soir à Rabat, la mission a indiqué que «durant toute la campagne électorale, le gouvernement du Maroc a donné aux Marocains une opportunité significative de faire connaître leurs opinions politiques». Les membres de la délégation ont visité le jour de l'élection 375 bureaux de vote situés dans 12 régions, souligne la mission, précisant qu'ils ont rencontré le jour du scrutin et les jours précédents des citoyens, des candidats, des observateurs nationaux, des représentants d'organisations de la société civile, des journalistes des médias nationaux et internationaux ainsi que les académiciens. La mission relève, toutefois, que ses membres «ont été témoins ou ont été informés d'irrégularités isolées le jour du scrutin». La faible participation, preuve de liberté totale Le faible taux de participation aux élections législatives au Maroc constitue une «preuve» que le scrutin a été «totalement libre», a affirmé samedi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. «Au niveau du comportement des pouvoirs publics et de la liberté de participation, ces élections sont les meilleures de toutes celles organisées jusqu'ici dans le pays voisin», a déclaré le ministre en marge d'une réunion informelle avec ses homologues européens dans la localité portugaise de Viana do Castelo. «C'est une participation plus faible que les standards européens ou occidentaux, mais c'est peut-être là la preuve que les élections ont été totalement libres», a ajouté le ministre, cité par l'agence Europapress. «Il faudrait encore une plus grande conscience et participation politique des citoyens marocains mais les données sur la participation reflètent en définitive un bon signal du processus de démocratisation au Maroc», a dit le chef de la diplomatie espagnole.