Le Mouvement populaire (MP) et l'Union constitutionnelle (UC) viennent de décider d'entreprendre une action commune. Dans ce sens, ils envisagent de mettre en place des commissions mixtes de suivi et de coordination. Retrouvailles entre de vieux compagnons de route à la veille des élections de 2007. Le Mouvement populaire (MP) et l'Union constitutionnelle (UC) ont rendu public un communiqué conjoint où ils affirment avoir créé des commissions mixtes de suivi et de coordination de l'action commune entre les deux partis. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion, vendredi 19 mai 2006, entre les hiérarchies des deux formations politiques. Dans un premier temps, cette action commune tournera autour de la revendication du retour au mode de scrutin uninominal à un seul tour avec un découpage électoral garant d'une "réelle représentation des citoyens", comme l'indique le document portant les signatures de Mahjoubi Aherdan, Mohand Laenser et Mohamed Abied, respectivement président, S.G du MP et S.G de l'UC. Cette action commune, affirment les deux partis, s'intéressera à tous les aspects de la vie nationale en plus du soutien à l'intégrité territoriale du Maroc et la lutte contre tous les phénomènes d'extrémisme qui pourraient menacer "la cohésion de la nation marocaine et ses valeurs sacrées". Interrogé par ALM sur une éventuelle évolution de cette action commune engagée par les deux partis, Mohand Laenser répond que les deux formations n'en sont pas encore aux alliances, mais qu'il "s'agit pour le moment de consultations autour d'aspects extrêmement importants comme le mode de scrutin". "Rien n'est impossible vu que nous vivons toujours une période transitoire qui n'empêche pas que des partis de la majorité aient les mêmes référentiels que des partis de l'opposition", ajoute le S.G du MP issu de la fusion des trois composantes de la famille harakie. Pour Mohamed Abied, S.G de l'UC, cette alliance est qualifiée de "naturelle" vu, explique-t-il, que les deux partis sont toujours membres du "Wifak" (Entente qu'ils n'ont jamais quitté, officiellement) et qu'ils sont tous les deux présents à l'Internationale libérale et défendent les mêmes positions. "Contrairement à d'autres alliances stratégiques, nous recherchons des blocs homogènes et c'est ce qu'on ne retrouve pas dans l'actuelle composition du gouvernement par exemple", affirme M. Abied qui précise que son parti n'a jamais changé d'attitude envers le MP quand ce dernier a décidé de prendre part au gouvernement Jettou. "Il est impossible de persévérer dans la confusion actuelle. Il est nécessaire de déboucher sur trois ou quatre vrais blocs au lieu de la balkanisation que vit le champ politique national", conclut le chef de file de l'UC. La réunion des hiérarchies du MP et de l'UC intervient deux jours seulement après un nouveau round de tractations initiées entre le ministère de l'Intérieur et les chefs des partis de la majorité. Ces tractations, autour du projet de Code électoral, achoppent sur le mode de scrutin à retenir pour les élections de 2007. La Koutla (mais aussi le PJD) est favorable au maintien du scrutin de liste avec l'introduction de nouvelles modifications. Le RNI, lui, n'est pas du même avis alors que d'autres partis (une dizaine) ont protesté contre ce qu'ils considèrent une mise à l'écart de tout ce processus. La tâche se complique davantage pour Chakib Benmoussa qui comptait sur un consensus des partis de l'actuelle majorité du gouvernement Jettou.