ALM : Que représente pour vous le mois de Ramadan ? Abderrazak El Badaoui : C'est un mois du jeûne, de prière et de recueillement. J'ai quelquefois l'impression de vivre dans un monde imaginaire plein d'amour et de fraternité entre des gens qui sont foncièrement bons. Ce mois m'offre l'occasion de rendre ou de recevoir des visites et des invitations pour me réunir avec ma famille et mes amis autour de la table du Ftour. Il me permet aussi de renouer avec mes anciens copains. Nous avons pris l'habitude, chaque année, de nous rencontrer au café pour discuter et échanger des blagues. Regardez-vous la télévision pendant ce mois sacré ? J'ai l'habitude de regarder la télévision pendant le repas de la rupture du jeûne. J'aime suivre la production marocaine et, en tant qu'artiste, je crois en l'adage selon lequel «Celui qui a le même métier que toi est ton ennemi». C'est pourquoi je préfère critiquer les gens en leur présence pour éviter les malentendus. Dans ce cas, le téléspectateur est le véritable évaluateur de nos prestations. Mais j'aime également suivre les productions arabes. Je suis assidûment le feuilleton « Hadrat Al Moutaham Abi » où le grand acteur égyptien Nour Chérif interprète le rôle principal. Ce feuilleton traite des problèmes sociaux dont souffrent les pays arabes en général. Je pense que les acteurs, les réalisateurs et les techniciens marocains sont à même de travailler pour la réalisation de productions de ce niveau. S'ils n'y arrivent pas, la faute en incombe, en premier lieu, à l'administration des deux chaînes qui n'exige pas des scénarios de qualité. Qu'avez-vous préparé pour votre public ? J'aimerais être présent dans la programmation du mois Ramadan, mais les deux chaînes écartent, sans raison, certains artistes de leurs productions ramadaniennes. Il n'empêche que je serais présent dans deux sitcoms «Labass Oualou bass », où le grand chanteur marocain Addelwahab Doukali joue le rôle principal et «Moul taxi», interprété par Abdelkhalek Fahid et Abdellah Ferkous. Comment passez-vous votre journée pendant le mois de Ramadan ? Pratiquez-vous un sport ? Je passe beaucoup de temps à prier et à lire le Coran. Et comme je dispose d'une grande bibliothèque, je profite aussi de ce mois pour ranger mes livres, mes documents et les dossiers concernant ma troupe de théâtre « El Badaoui 65 ». Je ne suis pas un grand sportif, mais je pratique quotidiennement un peu de footing et, pendant le mois de Ramadan, je le fais une heure avant la prière d'Al Assr. Aimez-vous les friandises du mois de Ramadan ? C'est ma femme Aïcha Sajid qui s'occupe de la cuisine et elle a toujours des « recettes surprises » à nous servir pendant le mois de Ramadan. Nous lui faisons toujours confiance pour nous régaler. J'adore la harira et je ne veux à aucun prix la remplacer par d'autres soupes. J'aime les sucreries et les plats traditionnels qu'on a l'habitude de préparer pendant le mois de Ramadan, mais je ne dois pas en abuser pour éviter les problèmes gastriques. Gardez-vous des souvenirs de ce mois sacré ? Non, je n'ai pas de souvenirs précis, mais Ramadan me rappelle le temps où la troupe El Badaoui se produisait au complet. Il me rappelle surtout «Le premier festival du théâtre El Badaoui » qui avait lieu pendant le mois de Ramadan. Nous avions joué pendant sept jours tout le répertoire des pièces théâtrales de la troupe El Badaoui. Malheureusement, ce premier festival n'a jamais eu de suite ! Cette année, la troupe «El Badaoui 65 » est en train de se préparer pour une tournée à travers Casablanca durant les dix derniers jours du Ramadan et l'entrée sera gratuite. Mais nous attendons toujours l'aide du Conseil de la ville.