A moins d'une année d'existence, City Gestion, société de gestion d'actifs appartenant au groupe City Bourse, a cessé toute activité de gestion. Les actionnaires n'ont pas encore décidé de fermer boutique. C'est officiel. La société de gestion d'actifs City Gestion a décidé de mettre en veilleuse ses activités. «La semaine dernière, les actionnaires nous ont demandé l'arrêt de l'ensemble des activités», indique un des collaborateurs de la société. Et d'ajouter que « depuis quelque temps, plusieurs clients ont racheté leurs parts souscrites dans les fonds ». Il estime que « cette avalanche des ordres de rachats a été accélérée par les rumeurs qui sévissaient sur le marché concernant la situation financière de notre entité. Ce qui selon lui, « a motivé peut être la décision des principaux actionnaires, ne voulant plus injecter des fonds dans la société, de mettre fin à toute activité de gestion et de précipiter le départ de tous les collaborateurs». Si l'on en juge par les propos d'un autre responsable au sein du groupe, « la décision des actionnaires de soutenir ou pas financièrement l'entité de gestion sera prise ultérieurement au sein du conseil d'administration ». Contacté par ALM, un des principaux actionnaires nous a apporté des précisions de taille sur cette grande aventure. « Dés le démarrage, nous avons été confiants dans la mesure où nous avons réuni une bonne équipe de collaborateurs parmi les meilleures compétences du marché de la gestion d'actifs. Nous avons mis en place tous les moyens requis pour une gestion efficace de nos activités. Mais, quoique nous ayons pu réaliser les performances les plus élevées du marché, nous constatons aujourd'hui que paradoxalement les anciennes traditions persistent toujours. Il avance que « le marché prend en considération d'autres critères que la performance qui doit être l'élément décisif. « Le critère qui a pris le dessus est celui de la non-appartenance de notre entité à un groupe bancaire ». Par ailleurs, cet actionnaire juge « regrettable que le système de la gestion de l'épargne s'organise aujourd'hui en dehors des sociétés indépendantes ! Il précise que « tous les porteurs de parts de nos fonds ont été remboursés et qu'ils ont réalisé de bonnes plus-values. Les actifs nets des fonds sont actuellement au niveau réglementaire exigé. Pour l'instant, Nous avons mis en veilleuse la société et nous n'avons pas encore pris une décision définitive ». Pour la petite histoire, City Gestion a été constituée en 2001. Elle a démarré avec quatre fonds commun de placement : FCP Dispocash (monétaire), FCP Advancia (actions), FCP Oblicit (Obligataire) et FCP Extensia Fund (diversifié). La commercialisation des fonds a été initiée en décembre 2001, après que la société de gestion a obtenu les agréments nécessaires du CDVM. Depuis lors, les performances réalisées pour l'ensemble des fonds gérés, seul juge d'ailleurs sur un marché jugé efficient par ces faiseurs, étaient parmi les meilleurs du marché. La taille des fonds était en effet encore petite, mais cette variable, toute choses égales par ailleurs, ne joue que faiblement dans la détermination des performances. Les investisseurs, petits et grands, ayant des choix d'investissement clairs, se basent principalement sur la performance et sa régularité, les niveaux des frais de gestion et des droits d'entrée et de sortie des fonds. La taille du fonds ou la part de marché de la société ne fondent guère la décision d'investissement. On se demande aujourd'hui si le destin de City Gestion sera réservé aux autres petites sociétés de gestion indépendante qui aspirent à se frayer un chemin parmi les grands de la place affiliés à de grandes structures financières bancaires ou non bancaires. Sa situation actuelle renseigne sur les distorsions inexpliquées qui caractérisent notre marché de gestion de l'épargne et des liquidités. Jouer dans la cour des grands semble, aujourd'hui, plus qu'utopique. Les réalistes doivent dorénavant s'abstenir d'exiger l'impossible !