Avant de devenir une structure politique, l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a effectué un long parcours rythmé par la lutte armée et des guerres intestines avant d'aboutir aux accords d'Oslo. Genèse d'une organisation de libération. Lors du deuxième Sommet arabe qui a eu lieu en Alexandrie en 1964, les dirigeants arabes décidèrent de créer l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en tant que représentant unique et légitime du peuple palestinien, avec à sa tête Ahmed Choqairi. Le premier communiqué émis par ce dernier le 28 mai 1964 déterminait le rôle principal de l'OLP, à savoir l'engagement dans le combat de libération. Choqairi pressentait une envie de règlement politique de la situation chez certains dirigeants arabes. Il organisa une conférence de presse où il a dénoncé cette regression dans la position arabe initiale (non utilisation de l'arme du pétrole, rupture des relations avec les Etats soutenant Israël). La réaction du chef de l'OLP aura comme conséquence directe les trois NON célèbres (Non à la réconciliation, non à la reconnaissance et non aux pourparlers). Choqairi ira encore plus loin en refusant la résolution 242 du conseil de sécurité de l'ONU. Même après sa démission, Choqairi soutiendra toujours les courants palestiniens refuzniks des résolutions et des pressions politiques arabes et internationales. Cette radicalisation coûtera cher à l'ancien chef de l'OLP. On lui attribuera qu'il a appelé à jeter tous les juifs dans la mer, chose qu'il a fermement reniée et qualifiée de pures calomnies. Après la défaite humiliante de 1967, les organismes armés mèneront un «putsch» contre Choqairi lui demandant de démissionner sur le champ. C'est ainsi que l'OLP entrera dans l'ère des factions armées regroupées sous l'égide de l'Organisation et dominées par Fatah qui dont le rennes seront totalement entre les mains d'un jeune ingénieur et farouche combattant : Yasser Arafat. C'est à l'issue de ces rebondissements qu'aura lieu la formation du premier Conseil National Palestinien (CNP), qui s'avérerait plus un conseil d'organismes qu'un «Parlement» populaire. En 1968, lors de la quatrième session du CNP au Caire, le pacte nationaliste se transformera en pacte national. La barque de la lutte quitte le fleuve arabe pour naviguer désormais dans la rivière palestinienne. Dans le discours de l'OLP, la Palestine n'est plus une patrie arabe sans spécification, elle devient «une patrie du peuple arabe palestinien». Commença alors l'époque des slogans comme «Ce qui se prend par la force ne peut être restitué que par la force». En même temps, d'autres factions membres de l'OLP effectueront une forte apparition sur la scène palestinienne, particulièrement le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) sous le commandement du docteur Georges Habach, et le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP). Entre 1965 et 1970, la lutte armée était la seule base de tout règlement du conflit arabo-israélien. Ce n'est qu'après 1970 que les thèses d'un règlement politique feront leur apparition. La guerre d'octobre 1973 constituera grâce au président égyptien Anouar Sadate le début des contacts qui déboucheront sur Camp David et les graves rebondissements qui excluront l'Egypte du conflit arabo-israélien. De toute façon, l'éventualité d'un règlement politique deviendra officielle depuis la douzième session du CNP en 1974. Certains leaders palestiniens adopteront la même thèse. Ce choix constituera une position principale au niveau du commandement de l'OLP entre 1977 et 1987, quitte à passer par des réglements de compte inter palestiniens voire des guerres entre les différentes composantes de l'OLP. L'évacuation des palestiniens du Liban suite à l'invasion de tsahal 1982 consacrera une bonne fois pour toutes le rôle de leadership de l'OLP dans le processus de paix qui conduira à «Oslo» en 1993. Comme l'a fait Sadate, l'action militaire sera utilisée pour atteindre la paix par l'OLP, d'où le soulèvement de décembre qui entrera dans l'histoire sous le nom de : l'Intifada ou la révolution des pierres qui favorisera l'apparition de nouvelles forces combattantes à savoir le Hamas et le Jihad islamique avec lesquels Israël et l'autorité palestinienne auront de sérieux problèmes. Ce sont ces mêmes factions qui conduiront l'armée israélienne sous le commandement du plus célèbre boucher de l'histoire humaine à l'invasion des territoires palestiniens autonomes.