ALM : Etes-vous «A la croisée des chemins» comme le titre de votre nouvel album l'indique ? Sofia Mestari : Ce nouvel album est à l'image de la femme que je suis aujourd'hui, à un tournant de ma vie que j'avais besoin de mettre en musique. J'ai eu le privilège de travailler avec des artistes exceptionnels avec lesquels j'ai partagé des moments uniques de création et d'échange, apprenant de leur empirisme. J'aimerai citer Patrick Hampart Zoumian, Patrice Lazartigues, Jérôme Degey, Agnès Puget, Laurent Gilly qui a notamment composé le titre «Ne pars pas»… De quoi est-il question dans ce titre ? Le titre de ce nouvel album est «A la croisée des chemins». Dans cette chanson composée par Khalil Maouène, il est question de cette nécessité qu'on a malheureusement trop souvent tourné la page, emportant sa vie dans une valise, les yeux couleur d'exil et dans l'espoir de trouver enfin son épanouissement dans d'autres contrées, loin de ses racines, de ses proches, de sa famille. Mais comment réinventer sa vie loin de chez soi…Je remercie l'artiste au talent rare, Amir Ali, qui m'a fait l'honneur de m'accompagner au violon, au luth et à la derbouka. Quel est le message que vous voulez transmettre à travers cet album ? Le fil conducteur de ce nouvel album est semblable à celui des albums précédents, l'amour de l'autre, de la vie, malgré l'adversité car l'espoir est là et il est plus fort que tout… Comment expliquez-vous votre absence de la scène marocaine? Si vous le permettez, je vous le demande… Je crois que cette question ne me concerne pas uniquement. Comme le sentiment qu'on va trop souvent chercher des artistes de renommée internationale, ce qui, en soit, est une bonne chose mais à moindre mesure. A mon sens, il faudrait que leur venue reste à caractère exceptionnel et privilégier d'avantage l'organisation de concerts ou d'évènements destinés aux artistes locaux et ceux d'origine marocaine qui nous représentent à l'étranger. A titre d'exemple, on vient de découvrir le grand artiste Red One dont le travail est fortement apprécié et reconnu outre-atlantique, et ce, depuis bien des années…! Cependant, sachez que je mets un point d'honneur à présenter prochainement, au Maroc, chez moi, ce nouvel album «A la croisée des chemins», devant notre formidable public marocain, si cher à mon cœur… Que représente pour vous la musique ? La musique fait entièrement partie de ma vie. Elle apaise mes maux, me donne la force de faire face et m'emplit d'un sentiment ineffable… Elle est essentielle à ma vie, tout comme l'air que je respire… Qu'est-ce qui vous inspire? Ce qui m'inspire est l'amour que je porte à tous ceux qui font battre mon cœur. Si je devais parler d'un lieu, le bord de mer. Par ailleurs, l'artiste qui m'a insufflér cet amour pour la musique est Tracy Chapman. Êtes-vous satisfaite de votre parcours ? Je parlerai plus du bonheur que je ressent à chaque concert, ce laps de temps presque onirique où vous êtes dans le don de vous même, dans votre vérité la plus absolue. Les retrouvailles avec le public qui vous fait l'honneur de venir vous écouter, c'est la plus belle des récompenses. Alors oui, je suis satisfaite du fait que mon parcours m'amène à vivre de tels moments de magie… Qu'est-ce qui vous a marqué dans votre parcours musical ? J'évoquerai mes premières rencontres avec Eros Ramazzotti, ou une autre fois où Maurane m'a invitée à chanter avec elle à l'Olympia le jour de l'anniversaire de mon père, tout un symbole… Parlez-nous de Sofia Mestari la femme ? Une femme d'aujourd'hui… Quel est votre rêve ? Mon rêve, la paix intérieure et celle du monde, toujours en musique… Votre titre « Peu m'importe » est un véritable message d'amour à tous les êtres aimés, que représente pour vous l'amour ? « Peu m'importe » est une chanson que j'affectionne particulièrement, je chante le sentiment amoureux, la puissance de ce dernier qui nous donnerait la force de pousser les montagnes, de faire le tour du monde dans le seul dessein d'être enfin auprès de l'être aimé. Quel est l'artiste avec lequel vous aimeriez être en duo ? Dans ce nouvel album j'ai chanté en duo longtemps rêvé avec un artiste d'une sensibilité rare… Jean-François Bernardini du groupe I Muvrini, qui a notamment joué en duo avec Sting reprenant le titre «Fields of gold». Travailler avec lui a été un honneur. Quels sont vos projets ? J'entre dans une période de promotion, je serai bientôt en concert à Paris et en tournée dans toute la France pour présenter ce nouvel opus. J'espère être très bientôt en concert au Maroc. Un dernier mot pour les lecteurs d'ALM ? Je vous salue très chaleureusement chers lecteurs d' Aujourd'hui Le Maroc, vous souhaitant bonheur et santé et l'amour du monde en espérant de tout cœur, un jour ou l'autre, de croiser la route de votre chemin… Musicalement…