Décrocher le baccalauréat pour couronner son profil scolaire demeure la préoccupation de tout élève. Sauf que certaines circonstances (mauvais résultats au Bac officiel, problèmes familiaux, etc.) peuvent entraver le parcours vers l'obtention de ce diplôme. C'est pourquoi, le Bac libre se présente comme une bonne opportunité pour faire des heureux. Cependant, il s'avère que cette joie ne peut être unanime pour tous les candidats libres aux épreuves du baccalauréat. La cause étant que «le taux de réussite au Bac libre est très faible, voire au-dessous de la moyenne», explique une professeur d'anglais à Rabat. La faiblesse de ce pourcentage est due, selon cette enseignante, «à l'absence de contact avec le programme et à la méthodologie adoptée pour préparer les examens du baccalauréat. D'ailleurs, les candidats libres sont voués à eux-mêmes et sont complètement coupés du monde. Comme ils n'ont pas de repère par rapport à l'examen. Ils se contentent de consacrer une heure ou deux par jour pour apprendre un programme par cœur tout en restant éloignés du travail méthodique». Mais cela ne veut pas dire que tous les candidats libres ratent le Bac. Il suffit, selon notre professeur, de «travailler régulièrement et d'avoir une bonne culture générale» pour atteindre le résultat escompté. Ce niveau culturel se manifeste clairement à travers les copies d'examen de ces élèves sachant qu'ils passent des épreuves communes avec les candidats officiels au niveau de l'examen national. «Ils se contentent de répondre par oui ou par non sans développer ou justifier leurs choix. Comme il leur manque un bagage qui vient avec le contact avec le programme scolaire», révèle la professeur. Pour développer leur niveau culturel, les élèves ont suffisamment de temps pour se rattraper puisque les épreuves auront lieu en mois de juin. Et les convocations leur seront envoyées à partir du mois de mai. Parallèlement, les élèves peuvent «s'inscrire dans des cours supplémentaires ou dans une école privée pour préparer aux examens. Car le fait d'assister à un cours permet de rafraîchir, de développer certaines notions et de s'améliorer, de créer une ambiance compétitive», suggère l'enseignante. C'est donc tout un travail de longue haleine qui doit être accompli pour décrocher le Bac. Interrogée sur la différence entre les branches et les chances de réussite selon l'option, notre professeur a estimé que, selon son expérience, les matières littéraires nécessitent une synthèse, alors que la science est par définition exacte. A partir de ce constat, on serait tenté de dire que le taux de réussite des candidats libres au niveau de la branche scientifique peut se voir élevé par rapport à celui de la branche littéraire. Par exemple, Imane avait décroché son Bac littéraire en 2006 avec la moyenne passable, chose qui l'a handicapée ne lui laissant d'autre choix que de poursuivre ses études supérieures à l'université . Comme beaucoup de candidats, elle a décidé de tenter sa chance en s'inscrivant aux épreuves du Bac libre pour justement accéder aux grandes écoles. «J'ai préféré m'inscrire dans une école privée pour bien suivre le cursus. Parce qu'il s'est avéré que les programmes ont changé notamment ceux de la philosophie et de l'histoire-géographie. Et même si j'ai peur de revivre le même drame, je préfère garder espoir tout en faisant de mon mieux pour décrocher le diplôme avec une très bonne moyenne», conclut Imane de Rabat.