Depuis toujours, BMW a fait du cabriolet un point d'orgue dans sa gamme. Et, inversement, le cabriolet signé BMW a toujours fait une référence parmi la concurrence, avec à la clé, de l'image et des ventes additionnelles. Plus encore aujourd'hui, avec une diversification tous azimuts en la matière (Série 1 Cab, Série 3 Cab, Z4…). Sauf que, lorsqu'on aborde un cabriolet comme la Série 6, il est plus question d'un modèle de niche que de gros volumes. En effet, «seules» 49.053 unités de l'ancienne Série 6 Cabriolet ont été vendues dans le monde entier, entre 2004 et 2010. Il faudrait voir dans ce volume et cette notion de rareté une certaine exclusivité. Un caractère que cultive la nouvelle version de cette «Béhème», mais à sa façon. Par son design tout d'abord, avec une ligne moins mastoc et plus affinée. C'est à cela que renvoie le traitement de la face avant et notamment la calandre inclinée vers l'avant à la façon d'un «nez de requin». Idem pour ce qui est de la partie arrière qui affiche des feux en «L», si larges et mordant sur la malle, qu'ils sont scindés en deux parties. Vue de profil, l'auto exhibe des lignes élancées, des galbes musclés et quelques effets de style, à l'image de cette nervure inférieure qui décroche en pleine portière et se meurt à proximité des passages de roues avant. Du beau travail de designers ! Pour le reste, les fondamentaux esthétiques du cabriolet BMW ont été bien évidemment préservés, avec outre une calandre à double naseaux et des projecteurs à anneaux, un long capot, un habitacle reculé et une ligne basse. Par rapport à la précédente génération, cette nouvelle mouture a vu ses dimensions légèrement accrues, avec une longueur totale de 4,894 mètres (+7,4 cm), dont un empattement de 2,855 m et une largeur portée à 1,894 m (+3,9 cm), pour une hauteur d'environ 1,36 (-0,9 cm). C'est largement suffisant pour préserver et même renforcer l'étiquette d'authentique «cabriolet 2+2» de cette nouvelle Série 6. On en veut pour preuve son vaste coffre qui se jauge, au-delà du volume mesuré (de 300 à 350 litres), en sacs de golf. Et, en l'occurrence, il peut en avaler deux, y compris lorsque la capote est repliée. Car, c'est bien une traditionnelle capote en textile qui fait office de couvre-chef, ce qui n'est pas pour déplaire les puristes. Mais, celle-ci n'est traditionnelle que de nom. D'abord, parce qu'elle est composée d'une structure multicouche, offrant une excellente isolation thermique. Un point non négligeable, pour garantir aux occupants une meilleure utilisation pendant toute l'année. Ensuite, du fait qu'elle (la capote) se combine à une véritable lunette en verre indépendante et dégivrante. Un petit détail très soigné et encore rare dans ce segment. Le déploiement de cette lunette en mode cabriolet lui donne l'aspect (mais pas la fonction) d'un coupe-vent. Et pour passer d'une configuration à l'autre, il ne suffit que d'une petite pression sur un bouton, même lorsque le véhicule roule, mais à moins de 40 km/h. Reste une curiosité : alors que l'ouverture prend 19 secondes, la fermeture en demande 24. Mystère… À ce niveau de gamme, il est évident que la présentation intérieure tutoie le raffinement et la perfection. Il n'y a qu'à contempler la planche de bord, sa belle instrumentation, l'agencement de sa console centrale et surtout, les matériaux nobles qui l'habillent avec, comme mention spéciale, ce somptueux cuir intégral magnifié par une double couture rigoureusement ajustée. Ça vole très haut ! Même constat pour ce qui est des équipements de confort embarqués ; Dès le premier niveau (Confort Line), l'auto reçoit notamment la sellerie cuir, le réglage électrique des sièges avant avec mémoire, un climatiseur étendu, une aide au stationnement (PDC), le régulateur de vitesse, ainsi qu'une interface audio dernier cri (Radio BMW Professionnel avec 10 HP et entrée USB, kit mains libres Bluetooth…). Même le cuir qui recouvre la sellerie n'est pas ordinaire, puisqu'il intègre la technologie dite «Sun reflective». Il s'agit d'un traitement spécifique, dont des pigments de couleur qui réfléchissent les rayons infrarouges du soleil et minimisent donc l'échauffement des surfaces lorsque le véhicule est resté stationné, capote repliée. Rien que cela ! Le second niveau porte bien son nom, «Exlusive Line», en ajoutant entre autres sophistications, une caméra de recul, des phares directionnels, un changeur de 6 DVD, l'assistant feux de route et un éclairage d'ambiance à l'intérieur. Mécaniquement, Smeia propose les deux versions disponibles auprès du constructeur à savoir, la 640i (320 ch/450 Nm) et la 650i (407 ch/600 Nm), tous deux dotés du système de suralimentation Twin Power et accouplés à la nouvelle boîte automatique à 8 vitesses et mode séquentiel (Steptronic). Le premier bloc (un 6 cylindres en ligne) devrait surtout s'apprécier pour son appétit contenu (10,9 l/100 km en cycle mixte), tandis que le V8 avance de réelles prétentions sportives (accélération de 0 à 100 km/h en 5 sec). En fait, et c'est cela sa véritable force, cette nouvelle Série 6 cabriolet réussit remarquablement le compromis –généralement dur à concilier– entre sportivité et efficience énergétique et ce, grâce aux bienfaits du programme « EfficientDynamics». Qu'est-ce au juste ? Un ensemble d'éléments qui contribuent à réduire la consommation et les émissions, sans sacrifier au plaisir de conduite cher à BMW. Cela va de la récupération de l'énergie libérée au freinage au système d'arrêt et de redémarrage automatiques du moteur, en passant par la construction légère intelligente (aluminium partiel), des pneus à faible résistance au roulement ou encore, une aérodynamique peaufinée avec en plus des volets d'air pilotés. Enfin, les amateurs –fortunés– de conduite décoiffante (et en famille ou entre amis) seront également surpris de voir que les tarifs, certes supérieurs au million de dirhams (voire grille ci-dessous), ne sont ni prohibitifs, ni beaucoup plus onéreux que ceux dans l'ancienne version. Disons, que la répercussion du démantèlement douanier est bel et bien en marche, même dans les hautes sphères de l'automobile.