En premier lycée au niveau du Sud, Youssef Ben Tachfine demeure l'un des plus anciens établissements scolaires au niveau du Maroc. Construit dans les années 50, sur une superficie de 8 hectares au centre-ville d'Agadir, ce lycée était en fait dédié au début à l'enseignement collégial d'où sa première appellation «Collège mixte d'Agadir». En effet, le lycée Youssef Ben Tachfine avait ouvert ses portes dans les débuts des années 50 pour accueillir une première promotion de 221 élèves dont 108 filles. Soulignons que cet établissement scolaire était, dans un premier temps, destiné aux élèves étrangers et aux meilleurs élèves marocains. Après l'indépendance, le lycée a ouvert ses portes aux différents élèves marocains. Cependant, les élèves qui s'inscrivaient dans cet établissement avaient le choix entre deux filières. Ils devaient en effet choisir entre un enseignement marocain ou un enseignement moderne européen qui était alors nommé enseignement de la mission française. L'enseignement moderne européen sera ainsi donné au sein de ce collège jusqu'en 1978. Par ailleurs, et après ce cursus scolaire au sein du «Collège mixte d'Agadir», les élèves de la région se retrouvaient dans l'obligation de partir à d'autres villes du Maroc pour pouvoir obtenir leurs diplômes de baccalauréat. A leur tour, les élèves de la mission devaient également s'inscrire dans l'un des lycées français du Royaume. Ils poursuivaient alors leurs études secondaires au sein des lycées Descartes à Rabat ou Victor Hugo à Marrakech ou encore au lycée Lyautey à Casablanca. Depuis sa création en 1951, le lycée Youssef Ben Tachfine a été dirigé par une dizaine de directeurs. Cependant, le premier directeur de cet établissement scolaire était Pouchucq Clement qui avait occupé le poste de directeur de cet établissement jusqu'à 1960, année où le tremblement de terre a secoué la ville d'Agadir. En effet, la ville d'Agadir sera totalement ruinée après le drame de 1960. Cependant, le lycée Youssef Ben Tachfine a résisté. Les élèves qui y étaient alors internés ont survécu tandis que la plupart des autres élèves de la ville ont péri sous les décombres. Le lycée Youssef Ben Tachfine ferme alors ses portes durant une année pour qu'il soit restauré. Il sera dorénavant dirigé par M. Tisski jusqu'en 1967 où le Maroc choisit de mettre des cadres marocains à la direction des différents établissements scolaires marocains. Il est à noter que l'appellation Youssef Ben Tachfine a été donnée à cet établissement par le ministre marocain Mohamed Al Fassi en 1957 en faisant référence à Youssef Ben Tachfine, fondateur de la dynastie des Almoravides. C'est en 1964-1965 que cet établissement scolaire sera dorénavant un lycée qui accueille les différents élèves provenant de la région du Sud : Tata, Tiznit, Taroudant, Bouzakarn, etc. L'enseignement secondaire avait alors débuté avec la mise en place de deux classes. Une première classe dédiée aux lettres et une deuxième classe pour les étudiants ayant opté pour les sciences expérimentales. Plusieurs filières seront créées par la suite au sein de ce lycée qui sera le premier au niveau du Sud du Maroc. Le lycée Youssef Ben Tachfine constitue l'un des plus anciens et grands lycées au niveau du Royaume. En effet, il a joué un rôle catalyseur dans la promotion d'une région qui était alors connue pour un enseignement classique et coranique. Plusieurs figures de la scène politique, économique et culturelle régionale et nationale ont fait leurs études au sein de cet établissement. On note, entre autres, le maire actuel de la ville Tariq Kabbage, le président du conseil régional du Souss-Massa-Drâa, Brahim Hafidi et l'ex-ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, ainsi que Hamid Belfdil, directeur du CRI de Casablanca.