Américaines, italiennes, allemandes ou françaises, roulant sur route ou stationnées sur la voie publique, elles vous coupent le souffle. D'aucuns sont prêts à tout donner pour en posséder et s'investissent à fond dans une recherche frénétique de ces perles rares tant convoitées. Peu importe le prix, le temps et les efforts pour s'approprier l'objet désiré. Pour les collectionneurs des voitures classiques, la passion a le dernier mot. «C'est une passion qui vous habite et vous anime à tout moment. On cherche tout le temps à se documenter, à dénicher sur le terrain des perles rares dont la valeur est méconnue par certaines personnes», souligne Ahmed Lghdir, président du Club Souss auto-classic. «Ma passion pour la collection m'a conduit à penser à regrouper des personnes partageant le même amour pour les voitures anciennes. La ville d'Agadir en regorge. Et c'est en 2007 que nous avons donné naissance à notre club qui était le premier au niveau national avant la naissance de celui de Casablanca et de Tanger», explique t-il. «Nous avons au sein de notre club plus de 54 voitures classiques et l'une de nos perles est une Citroën Traction Avant», nous confie le président du club. Objet d'amour, d'art et de collection, la voiture classique devient une passion à part entière pour ces mordus. «Notre souci était dans un premier temps de préserver ce patrimoine. Nous voulons aussi préserver ces voitures. D'autant plus que l'entretien de ce genre de voiture est difficile. Il nécessite, entre autres, des moyens et des connaissances techniques avancées dans la restauration des voitures classiques», souligne le président du club. Mais comment entretenir ces objets d'art ? Comment préserver ces voitures ? «C'est l'un de nos soucis majeurs. Nous avons mis en place une équipe formée dans l'entretien et la restauration de ces voitures. L'affaire est loin d'être simple. La restauration d'une voiture classique peut prendre jusqu'à six mois. La recherche des pièces se fait aux niveaux national et international. Nous avons à plusieurs reprises commandé ou importé des pièces pour revoir l'une des voitures fonctionner», déclare-t-il. Pourtant, quand on remonte le fil de l'histoire et plus précisément en 1956, la ville d'Agadir avait accueilli l'un des premiers rallyes français de voitures classiques. «L'histoire de la ville retrace l'itinéraire de l'un des premiers rallyes des voitures classiques qui avaient sillonné la région grâce à l'initiative de passionnés français de collections de voitures. Alors on s'est dit pourquoi ne pas reproduire le même modèle et donner naissance à un rallye de voitures classiques qui regroupera tous les clubs du Royaume», dévoile le président de ce club. Quoi de plus beau que ce sentiment de conduire son objet d'amour et de voyager. Pour ces passionnés, c'est un rêve en phase de finalisation. Le rallye se propose de sillonner toute la région du sud. Pour rappel, ce club a déjà organisé trois rallyes au niveau de la région ainsi qu'une exposition en plein air sur la corniche. «Nous voulons transmettre notre passion à d'autres personnes et faire découvrir la beauté et l'histoire de ces voitures au grand public», nous confie-t-il. « Il faut savoir que les voitures de collections reposent sur deux principes. La collection des voitures classiques qui sont des références anciennes et qu'on ne produit plus et la collection des voitures de prestige. Les voitures de prestige sont des voitures récentes mais qui sortent dans des séries limitées comme la Renault Alpine par exemple», détaille M. Lghdir. Animés par cette grande passion, les membres de ce club veulent en faire un vrai partage qui permettra de contribuer à la promotion de la ville. «Notre rêve est de mettre en place un musée où seront exposées toutes les voitures de collections que possède le club. Ce musée sera un endroit de référence où les professionnels et amateurs peuvent partager leur plaisir de collection et avoir l'historique de chaque modèle de voiture et la voiture elle-même en face. Nous estimons par la sorte préserver l'histoire et la valeur de ces voitures», indique M. Lghdir. Néanmoins, certains facteurs entravent cette passion. On cite, à cet égard, les formalités douanières, d'assurances et d'immatriculations. «En tant que collectionneur, la voiture de collection est assurée, immatriculée et dédouanée de la même manière que les voitures simples. Le fait de devoir mettre le même modèle d'immatriculation à une voiture ancienne lui ôte un de ces charmes», souligne le président de ce club qui aspire à créer une fédération nationale des voitures classiques. En attendant, la passion de la collection des voitures gagne du terrain. Sur Agadir, ils sont aujourd'hui une soixantaine à se laisser aller avec les élans de cet amour.