Notant l'accueil chaleureux réservé au nouveau chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero lors de sa brève mais intense visite au Maroc, les quotidiens espagnols «La Razon» et «El Païs» font, chaque titre à sa manière, le bilan de cette visite. Lecture. «Courtoisie et bonnes intentions sont, pour l'heure, les résultats les plus palpables de la visite officielle du chef de gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero effectuée au Maroc…» C'est ainsi que résume le quotidien espagnol «La Razon», dans son édition du dimanche 25 avril, le bilan de la visite effectuée au Maroc par le nouvel homme fort de la politique espagnole. «La plus grande différence entre cette visite et les voyages effectués par le précédent chef du gouvernement, José Maria Aznar, au Maroc réside moins dans les bains de foules et les honneurs auxquels le premier a eu droit que dans sa position sur l'affaire du Sahara», note ce titre. Et de citer les propos de Zapatero qui a déclaré a cet égard que «L'Espagne travaillera pour que les parties concernées arrivent à un accord». Ce qui est à son avis possible «les droits de ces parties étant compatibles et leur harmonisation étant réalisable», dans le cadre des Nations unies. Pour l'éditorialiste de «La Razon», "c'est en cela que le Sahara a été la plus grande erreur d'Aznar à l'égard du Maroc". Maintenant, "Zapatero dispose de suffisamment de temps pour réorienter la politique extérieure espagnole concernant le Sahara, mais avec beaucoup de précaution". Car "tout rapprochement avec le Maroc étant sujet à analyse de la part d'Alger, frontalement opposé au Maroc et qui a son mot à dire sur le futur du Sahara, mais aussi sur le gaz naturel qui arrive à l'Espagne depuis ses grands gisements". Les deux gouvernements devront profiter de ce climat favorable et avancer avec la plus grande intensité en matière de coopération antiterroriste, "une évidente nécessité vu la nationalité marocaine de la majorité des assassins du 11 mars", et dans d'autres problèmes comme l'immigration clandestine. Des propos optimistes, mais qui ne jurent pas moins avec d'autres, ceux relatés dans une chroniques publiée le même jour et dans le même journal. Une chronique où Luis Maria Anson de l'Académie royale espagnole n'hésite pas à comparer Zapatero du Corbeau que le Renard tente par tant de louanges et de flatterie de lui faire tomber les villes, par ailleurs marocaines, de Sebta et Mellilia, mettant en doute les intentions marocaines derrière l'accueil chaleureux que le Royaume a réservé au chef du gouvernement espagnol. «El Païs» s'est, quant à lui, contenté d'établir une revue de la presse nationale, sans entrer dans les détails, faisant par la même occasion un véritable cas du dossier élaboré par Aujourd'hui Le Maroc auquel il a réservé 3 paragraphes sur un total de quatre, rappelant que cette visite a été saluée par notre titre qui a également applaudi la sage décision de Zapatero de retirer ses troupes de l'Irak . La pilule d'un autre dossier, celui qu'ALM a réservé à l'ancien chef de gouvernement et dont la Une avait pour titre «L'homme qui hait le Maroc», ne semble pas être tout à fait digérée. Le quotidien, citant des agences de presse, a également relayé les propos du ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa qui a accordé un entretien d'Al Jazeera. Un entretien où il salue la franchise qui a caractérisé la réunion qu'a eue Zapatero avec S.M Mohammed VI. Une franchise et une amitié dont certains titres espagnols ne peuvent malheureusement pas se targuer.