Vous achetez une voiture neuve. Vous l'entretenez régulièrement et pas uniquement dans ses entrailles mécaniques, puisque vous la lavez chaque semaine ou au moins deux fois par mois. Sauf que l'usure du temps, les petites projections de gravillons, les brosses de lavage ou d'autres agressions extérieures… font vite apparaître de fines rayures lesquelles diminuent considérablement l'éclat de la carrosserie. Une détérioration visible à l'œil nu, même lorsque l'auto sort toute propre du bain. Voilà un phénomène qui pourrait bien tomber aux oubliettes dans les années à venir. Pourquoi ? Parce que dans leurs centres de recherches et développement, les constructeurs automobiles travaillent aussi dans l'amélioration et l'innovation des peintures et revêtements des carrosseries de leurs futurs modèles. Parmi eux, les Allemands ont été les premiers à galvaniser en profondeur les carrosseries pour prévenir la perforation par la corrosion. On se souvient ainsi que Porsche a été l'un des premiers (en août 1980) à proposer une garantie de 7 ans contre la corrosion perforante. Durant les années 90, Audi, Volkswagen et Opel pousseront cette garantie à 10 puis à 12 ans ! Aujourd'hui, ce sont les Japonais qui innovent. Après la peinture «Scratch Guard Paint» développée par Nissan pour sa gamme Infiniti, Toyota Motor Corporation vient de mettre au point un revêtement hautement résistant aux égratignures de surface et capable de s'auto-restaurer suite aux éraflures causées en général par les plantes, les ongles ou les brosses des lave-autos. Concrètement, cette capacité de se régénérer découle d'une couche transparente constituée d'une matière résineuse très élastique. Et c'est cette élasticité qui fait que chaque micro-rayure se comblera de ladite résine, faisant reprendre à la peinture son aspect original. Selon un communiqué de Toyota, «la nouvelle couche contient un ingrédient qui favorise une liaison moléculaire plus serrée, ce qui produit une structure plus dense (…). Cela confère à la couche souplesse et élasticité, ce qui la rend moins sujette aux dommages et plus résistante à la lumière et à l'acide et lui donne la capacité de s'auto-restaurer après déformation». Le premier constructeur japonais (et mondial) aime aussi à préciser que ce nouveau vernis n'exige aucun entretien spécial, prévient la dégradation du lustre provoquée par les égratignures superficielles et contribue à prolonger l'éclat et l'apparence de neuf de la couleur. Enfin, Toyota annonce que la première automobile à profiter de cette innovation, n'aura pas un T au bout de son capot puisqu'il s'agira d'une Lexus, en l'occurrence la nouvelle LS. Reste donc à voir si ce type de revêtement se généralisera sur les autres véhicules du groupe nippon, comme chez les autres constructeurs automobiles. À quel prix sera-t-il (sur)facturé ? Puis surtout, combien d'années dureront ses propriétés «cicatrisantes» ?