Ingolstadt en Allemagne. Petite ville de Bavière, d'un peu moins de 125.000 habitants. Une localité surtout connue pour abriter les quartiers généraux de la marque Audi. C'est donc ici qu'a été invitée une vingtaine de journalistes spécialisés à l'occasion du centenaire de la marque aux anneaux. Après un bref aperçu sur l'histoire de la marque, puis une présentation sur sa philosophie, son design et ses valeurs, place à une visite guidée de deux structures: le «Museum Mobile» et une partie de l'usine. Si le premier haut lieu est ouvert au public, le second ne l'est strictement pas. C'est donc un privilège pour nous autres de la presse de pouvoir pénétrer au cœur de ce site, doté du nec plus ultra en termes de process industriels. Sauf qu'ici, interdit de shooter ou de filmer. Auparavant, soit entre midi et deux heures, l'heure est au déjeuner. Nous le prenons au sein des bâtiments d'Audi à quelques centaines de mètres de l'usine, dans le très chic restaurant «Audi Avus». Attablés, nos pieds ressentent des vibrations. Ce n'est pas la terre qui tremble, mais bien la force des presses de l'usine. Car ici, ces machines à modeler la tôle se rabattent à une pression herculéenne (de 3.200 à 7.000 tonnes) et fonctionnent avec une précision extrême. Une fois n'est pas coutume, nous allons visiter une usine automobile sans casque, ni lunettes de protection ! Ce n'est pas une imprudence de la part des responsables, mais seulement la preuve que chez Audi, la fabrication présente un caractère novateur. Derrière des parois vitrées ou grillagées, tout est robotisé, numérisé et préréglé au millimètre près. Qu'il s'agisse de la production de l'A4, de l'A5 ou du TT, chaque ligne d'assemblage fait l'objet de toute une planification informatisée. La qualité des matériaux à bord tout comme la rigueur des soudures, accostages et autres procédés d'assemblage, Audi en a fait sa marque de fabrique. Chez Audi, la précision des tôles modelées (portes, ailes, capots…) est plus qu'un objectif recherché: une obsession absolue ! Idem pour ce qui est de la construction des moteurs. Dans cette usine, les parois de cylindre, des moteurs V6, V8 et TDI sont traités par lasers. La précision obtenue ici est de l'ordre du millième de millimètre. «Nous ne tolérons pas plus que 0,2 millimètre d'écart!», nous dit fièrement notre guide. Les aciers moulés par durcissement confèrent à la carrosserie une résistance et une sécurité anti-collision optimales, tout en diminuant son poids. Cela, sans oublier les autres phases par lesquelles la carrosserie passe. D'abord, une bonne séance de galvanisation (histoire d'offrir une protection anti-corrosion d'au moins 12 ans). Puis, une série de couches de peinture (quatre plus une cinquième pour l'effet brillance). Audi est également à l'avenant en matière de gestion des ressources humaines. Au cœur de son processus de production se trouve l'homme. Avant le client, il y a aussi l'employé, ses conditions de travail (l'usine travaille 24 h selon le principe des trois 8) et son ergonomie au quotidien. A titre d'exemple, le constructeur a conçu des chaussures spéciales pour les ouvriers travaillant dans le montage. Question rémunération, le salaire moyen d'un employé de cette usine tourne autour de 2.000 euros par mois. On comprend alors la motivation élevée qui existe au sein de la famille Audi, quant à produire des autos de très grande qualité. • DNES à Ingolstadt Jalil Bennani [email protected]