Des nouvelles fusions-aquisitions que vise Sergio Marchionne pour le compte de la firme dont il est l'administrateur délégué : le groupe Fiat. Quelques jours après avoir conclu un accord avec Chrysler dont il a pris 20% du capital, Fiat regarde avec avidité la marque à l'éclair. L'actuel patron du groupe turinois aurait formulé une offre chiffrée à un milliard d'euros pour racheter Opel. Selon une autre rumeur, Fiat irait carrément jusqu'à reprendre intégralement la filiale européenne de GM (Opel, Vauxhall et Saab). Une option très risquée, avec tout ce qu'elle implique en matière de restructuration (suppressions d'emplois, investissements…) au niveau des usines afin de faire face à la crise. Dans le secteur, l'attitude de M. Marchionne va à l'inverse de la conjoncture actuelle, puisque la plupart des autres constructeurs se tiennent à carreau et mettent les bouchées doubles pour préserver leurs liquidités. En fait, Sergio Marchionne veut donner à son groupe une taille critique qui assurerait sa viabilité à moyen et long termes. Il est convaincu qu'à l'avenir, seules les entités capables de produire 5 à 6 millions de véhicules par an pourront survivre. Peut-être, mais il reste que Fiat Group Automobiles n'est pas totalement sorti des orties… Le lourd endettement dudit groupe, qui a atteint 6,6 milliards d'euros au premier trimestre 2009, fait qu'il n'a pas encore les reins solides, du moins suffisamment pour pouvoir reprendre toute une filiale multimarque. Cela, sachant que Fiat devra d'abord mener de front le redressement de Chrysler, lequel –souvenez-vous– Daimler n'avait pas réussi à concrétiser. Sur un plan purement stratégique, si le rapprochement avec Chrysler se justifie amplement (ouverture sur le marché US, complémentarité des gammes), le rachat d'Opel présente bien moins d'intérêt et de synergies possibles et ce, du fait de gammes similaires et même très proches. Bref, l'appétit de M. Marchionne semble ne plus avoir de limites. L'Italo-Canadien qui a su redresser Fiat, avec panache et abnégation (mais aussi sagesse et rationalité), est devenu plus que boulimique. Il ne craint ni indigestion financière, ni diarrhée d'endettements. En fait, l'objectif caché de Marchionne est de hisser le groupe Fiat au troisième rang mondial des constructeurs automobile. Un pari encore plus fou qui donne matière à s'interroger si cet homme est un visionnaire de la première heure ou un survolté de la nouvelle planéte automobile.