De Lancia, beaucoup de passionnés et de nostalgiques ne retiennent que les exploits en rallye et notamment l'épopée d'une certaine Integrale qui s'imposait dans les spéciales et qui fut sacrée six fois consécutivement (de 1987 à 1992). Aujourd'hui, c'est dans un tout autre registre que cette marque affiliée au groupe Fiat opère : celui du luxe et du raffinement automobile. Mais un luxe différent, ayant pour particularité d'offrir quelque chose de «plus» que les autres et dans un écrin un tantinet plus original. Une stratégie qui marche plutôt bien et en particulier sur le marché italien où Lancia est tout simplement leader du segment premium et ce, grâce au duo Ypsilon-Musa. Mais pour pérenniser son succès et surtout s'ouvrir à d'autres places mercatiques européennes, Lancia se devait bien d'élaborer un nouveau modèle, capable de faire mouche parmi les compactes, soit la catégorie la plus prisée. Telle est la mission de la nuova Delta, lancée avec succès l'an dernier et fraîchement introduite sur le marché national, via le réseau de Fiat Group Automobiles Maroc. L'occasion pour le patron de cette filiale, Bruno de Mori de donner un bref aperçu historique de cette marque fondée en 1906. «Lancia est une véritable tradition de l'élégance automobile italienne», a-t-il prononcé devant un parterre de journalistes. Premier détail qui saute aux yeux: le regard de la Delta . La forme de ses phares et cette bande en pointillé qui les souligne et qui n'est autre chose que des LED, c'est-à-dire des diodes électroluminescentes. Une technologie à laquelle cette Lancia recourt pour l'éclairage diurne à l'avant et pour une meilleure signature lumineuse en conduite nocturne. Autres aspects du plus bel effet, le toit panoramique en verre «Granluce» (option) et la carrosserie bicolore éloignent encore plus la Delta de la banalité automobile. Du reste, l'auto a le physique et les rondeurs qu'il faut pour créer l'émotion auprès de la clientèle ciblée. Même la présence d'un hayon ne devrait pas décourager les inconditionnels des berlines tricorps. Bref, une différence qui ne devrait pas laisser pas indifférent. Idem pour ce qui est de l'aménagement intérieur qui montre que cette Lancia a été voulue et pensée un cran au-dessus du lot. Si bien qu'il semble plus approprié de parler de «beauté intérieure» lorsqu'on aborde l'habitacle de la Delta. D'abord en ce qui concerne le dessin à la fois épuré et recherché de la planche de bord. Cette dernière reçoit un habillage en «Benova», un plastique souple que l'on retrouve à bord des… Maserati ! Puis, d'autres matériaux nobles, comme l'Alcantara ou le cuir «Poltrona Frau», Lancia en a fait sa marque de fabrique. C'est dire dans quel univers le propriétaire d'une Delta peut vivre en roulant. Ensuite et surtout, en termes de dimensions et d'habitabilité. La Delta mesure 4,52 mètres, dont 2,70 m vont à l'empattement. De ce fait, elle dépasse une Audi A3 de 23 cm en longueur et s'avère même 32 cm plus longue qu'une VW Golf. Mieux encore, cette (fausse) compacte est aussi grande qu'une BMW Série 3, tandis qu'aux places arrière, sa longueur aux jambes dépasse de 15 cm celle d'une Citroën C5 et même 7 cm celle d'une Renault Vel Satis ! Grâce à sa banquette arrière coulissante, son coffre affiche un volume modulable de 385 à 465 litres, avec une capacité moyenne de 420 l. La Delta est tout simplement la plus grande et la plus spacieuse de son segment. En fait, cette voiture repose sur la plate-forme de la Fiat Bravo, mais allongée et aménagée pour offrir des prestations dynamiques autrement plus élevées. Et mécaniquement justement, elle ne jure que par des moteurs turbocompressés, qu'ils soient essence (1,4 l Turbojet de 120 chevaux et 1,4 l Turbojet de 150 ch) ou Diesel (1,6 l Multijet de 120 ch et 2,0 l Multijet de 165 ch). Tous ces blocs sont associés à une boîte à 6 vitesses, soit un gage de sobriété. D'ailleurs et à titre d'exemple, la consommation moyenne du diesel 1,6 l reste sous la barre des 5 l/100 km. C'est clair : cette italienne est bien capable de rivaliser avec les luxueuses allemandes comme avec les références japonaises. Le même constat pourrait être fait en matière d'équipement. En attendant de recevoir (bientôt) un système de stationnement automatique, la Delta peut déjà disposer de quelques sophistications embarquées, comme le système «HALF» un avertisseur et correcteur de trajectoire, qui recourt à une caméra et des capteurs pour détecter un franchissement involontaire de ligne et intervenir sur la direction selon la vitesse, entre 55 à 155 km/h. Trop fort ! Enfin, la Delta devrait aussi séduire par son ticket d'entrée (255.000 DH) et sa gamme compétitive de tarifs (voir tableau). «Des prix qui nous permettent d'envisager un excellent démarrage commercial au Maroc», a déclaré Youssef Touhami, directeur marketing –et cheville ouvrière– de la filiale marocaine du groupe Fiat. De là à dire que les 200 unités à vendre en 2009 (soit l'objectif commercial assigné à cette marque par Bruno de Mori), sera facilement concrétisé… il y a un pas que nous ne franchirons pas. Ceci étant, Lancia a bien sa place sur le marché marocain du haut de gamme. Son décollage commercial dans le moyen terme n'est ni exclu, ni impossible. Souvenez-vous des ventes (marocaines) d'Audi, il y a tout juste quelques années…