C'est désormais un fait : une voiture se vend d'abord, surtout et en gros volumes dès lors qu'elle plait énormément à celui qui l'achète. A partir de ce constat, certains constructeurs ont très tôt changé leur approche par rapport au design automobile. Parmi eux le japonais Mazda qui a décidé il y a quelques années maintenant de donner un coup de fouet au look de ses modèles. Une sorte de révolution stylistique entamée à coup de concept-cars, régulièrement présentés dans les différents Salons et préfigurant, un tant soit peu, ses futurs véhicules de série. En effet, et dans la plupart des cas, ces somptueux prototypes lèvent un coin du voile sur le design des futures voitures de série. Chez Mazda, les exemples ne manquent pas. On pourrait ainsi citer les concepts Ibuki et Sassou. Le premier, présenté au Salon de Tokyo 2004, puisait son inspiration dans la face avant et la forme de la MX-5 «Miata» originale de 1990, tout en faisant deviner à quoi allait ressembler la nouvelle génération de ce roadster. Le second, vedette du stand Mazda au Salon de Francfort 2005, comportait déjà dés éléments du style potentiel de l'actuelle Mazda2. Or, cette citadine n'a été dévoilée qu'en 2007 lors du Salon l'Auto de Genève. Où sont dessinées les études de style de la marque ? Mazda compte pas moins de quatre studios de design répartis dans le monde, qui se partagent la responsabilité du style des nouveaux produits. Il y a le studio d'Irvine, en Californie, celui d'Oberursel, près de Francfort en Allemagne, puis les deux centres japonais de Yokohama et Hiroshima, lesquels sont d'ailleurs placés sous la direction de Laurens van den Acker, le patron du design Mazda. Ces quatre centres jouent un rôle crucial dans l'élaboration du style Mazda. Un travail parfois synergique, souvent complémentaire, mais avec la même finalité : proposer des véhicules qui suscitent l'émotion au premier regard. Ceci étant, on remarquera qu'au sein de Mazda comme chez beaucoup d'autres constructeurs, les designers travaillent main dans la main avec les ingénieurs pour développer un concept-car. Leur but : veiller à ce qu'il (le concept-car) corresponde aux besoins du public ciblé, mais également à plusieurs impératifs (sécurité, performance aérodynamique, environnement…). Il faut aussi savoir qu'avant d'être figé, le dessin d'un modèle passe par une série d'étapes. Tout commence généralement par quelques esquisses jetées sur une feuille de papier. Une ligne de base, une ceinture de caisse, des roues, une ébauche du pavillon, puis des surfaces vitrées, des boucliers et des blocs de feux, avant les derniers coups de crayons et l'ajout de détails qui finissent d'habiller le véhicule. Si le résultat final est satisfaisant, il passe auprès du comité de direction qui se prononce sur la validité et la viabilité du projet. Et si le concept-car doit entrer ensuite en production, il peut encore se passer cinq ans avant que les concessions de la marque n'accueillent le nouveau modèle qui en découle. Tout cela est devenu presque routinier au sein de la division du style de Mazda. Si bien que le résultat final est généralement réussi et le plus souvent spectaculaire. Pour preuve, tous ses derniers «protos» ont reçu des distinctions internationales. Le Senku a été élu «Plus Beau Concept-car de l'Année 2005» au Festival Automobile International de Paris, en 2006. Le Kabura a remporté l'«Aesthetic and Innovation Award» au Salon Detroit de la même année. Toujours dans la même exhibition, mais deux années plus tard, c'était au tour du concept Ryuga de décrocher le trophée «Louis Vuitton Classic Concept Award». Enfin et en 2008 aussi, c'est l'ensemble du design Mazda qui a été consacré en recevant le «Grand Prix du Design», lors du Festival Automobile International de Paris. C'est donc tout cela qui façonne la nouvelle tendance stylistique de Mazda, baptisée Zoom-Zoom et incarnée avec brio à travers sa gamme actuelle. Le succès éloquent des Mazda2, 3, 6 et CX-9 en dit long.