L'opération d'amnistie fiscale 2024 ouvre la voie à la réintégration du tissu formel, affirme Lekjaa    Energean recentre sa stratégie sur le gaz naturel et renforce sa présence au Maroc et en Israël    Le Front de libération de l'Azawad libère un otage espagnol grâce à une opération coordonnée, l'Algérie s'empare indûment de tout le mérite    Le Maroc «ne gaspillera pas de fonds publics pour la production d'hydrogène vert si elle s'avère non compétitive», avertit Leïla Benali    Hatim Seffar prend la tête de la Loterie Nationale    Revue de presse de ce jeudi 23 février 2025    Dix-sept députés seulement approuvent le projet de loi portant organisation de la profession d'huissier de justice    Les prévisions du jeudi 23 janvier    Algérie: La libération de l'otage espagnol dévoile la faiblesse de l'appareil sécuritaire    Maroc-Vietnam : vers un renforcement de la coopération parlementaire    El Guerguerat: mise en échec d'une tentative de trafic de 37 kg de cocaïne    Cannabis : Plus de 100 licences en voie de retrait par l'ANRAC pour non-respect des règles    HCP. Inflation maîtrisée en 2024    L'Académie Africaine des Sciences de la Santé à Dakhla, un outil de choix pour la promotion de la souveraineté sanitaire en Afrique (panel)    Conseil de sécurité : Omar Hilale met en garde contre la connivence entre le séparatisme et le terrorisme en Afrique    Crise Alger-Paris : Bruno Retailleau dénonce une relation "asymétrique" où l'Algérie "offense la France"    Ce jour-là, Nasser Bourita communiquera avec le nouveau secrétaire d'Etat américain    Affaire d'enlèvement et de libération du citoyen espagnol : Le mensonge du régime algérien... Les Don Quichotte d'un autre monde    Attaque de Tel Aviv : Le terrorisme n'a pas de nationalité    Larges manifestations étudiantes en Algérie contre un système surchargé et une réponse répressive    Xi Jinping rencontre des personnalités non membres du PCC pour célébrer le Nouvel An chinois    LDC : Le PSG s'offre un fantomatique City grâce à une belle remontada !    Migration: la coopération entre le Maroc et l'Espagne, un modèle à suivre (ministre espagnole)    Le Maroc a accentué sa lutte contre la migration clandestine et le trafic humain en 2024 selon des chiffres officiels    2024 : Une année record pour Renault Group Maroc    Bensaid : le Pass Jeunes est un levier pour restaurer la confiance des jeunes en l'Etat    Le Roi de la vanne Laurent Baffie en spectacle au Théâtre Meydene à Marrakech    Homo entre« sapiens » et « insipiens »    Casamemoire rend hommage à la culture Amazighe    Une ancienne vidéo de Gad Elmaleh en Jellaba refait surface et fait le buzz    Le ministre de la Justice présente un projet de loi pour moderniser la procédure pénale    FITUR-2025: Le Pavillon du Maroc, une vitrine d'excellence d'un tourisme marocain en plein essor    Réseaux illicites : Les forces de l'ordre mènent des perquisitions à Al Hoceima et à Marrakech    Le rappeur Maes arrêté au Maroc pour enlèvement et séquestration    La SNRT et le Qatari Es'hailSat concluent un partenariat stratégique pour la diffusion satellite dans la région MENA    Températures prévues pour le jeudi 23 janvier 2025    CAN 2025 : Le tirage au sort aura lieu au Théâtre National Mohammed V de Rabat    Arabie Saoudite : Al-Fateh dément l'arrivée de Hakim Ziyech    Rahimi s'offre un doublé face à Al Nasr    Hachim Mastour : « j'aimerais terminer mes études secondaires et éventuellement aller à l'université. »    Maroc : Mohamed Boudrika déchu de son mandat de député    FICAM 2025 : Le cinéma d'animation en interaction avec le jeu vidéo à Meknès    Exposition: Fatna Gbouri, de la cambrousse aux prestigieuses collections    Visé par un mandat d'arrêt international, le rappeur Maes interpellé à Casablanca    UEFA LDC / J7 : PSG-City, l'affiche XXL de ce soir !    DHJ: Divorce à l'amiable avec Aboub !    Adel Taarabt reste aux Émirats et demande à quitter Al-Nasr    Maroc : La police de Kénitra démantèle une plateforme numérique de prostitution    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La zaouia Sidna Blal : La culture gnaouie en otage
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 12 - 2008

La zaouia Sidna Bilal, l'une des plus anciennes confréries de Gnaoua d'Essaouira, est au centre d'un conflit d'intérêt. Symbolisant le berceau de la culture gnaouie, elle fait l'objet de la convoitise de deux entités qui veulent s'approprier chacune l'esprit, l'aura et l'espace de la zaouia. Concernant l'espace, ce dernier est actuellement acquis et exploité par l'association Dar Gnaoui depuis que son président, Abderahman Naciri, a effectué, en juin 2005, des travaux de rénovation. Un espace également disputé par la Taifa des Gnaoua d'Essaouira «qui sont désormais privés de leur zaouia», selon Brahim Hanine, le moqadem de la Taifa. Qu'est devenu ce sanctuaire qui a joué un rôle dynamique dans la sauvegarde et la perpétuation du rite gnaoui sous ses aspects processionnel et confessionnel ? Ces travaux de rénovation ne risquent-ils pas d'altérer l'authenticité architecturale et tout l'esprit rituel et culturel de la zaouia? Que cache ce conflit qui oppose deux façons complètement différentes de voir et d'aborder la culture gnaouie ?
En 2001, la ville d'Essaouira a été classée par l'Unesco patrimoine universel. Ainsi tout monument historique dans l'enceinte de la ville ne devrait subir des modifications ou des travaux de rénovation sans l'intervention et l'approbation de spécialistes et l'autorité concernée notamment le ministère de la Culture. «En tant que membre de la commission de voirie dont l'avis est nécessaire dans ce genre de restauration, nous n'avons pas été convoqué», a déclaré à ALM Abderrahim Bertai, délégué du ministère de la Culture à Essaouira. «Nous avons adréssé une pétition à la municipalité, mais celle-ci n'a pas réagi», ajoute-t-il.
Pourtant, selon Abderahman Naciri, président de l'association Dar Gnaoui et ancien enseignant de physique et propriétaire d'une école privée à Casablanca, celle-ci «a disposé d'une autorisation pour ces rénovations, documents à l'appui». «La zaouia est restée à la traîne depuis 30 ans. Elle était dans un état lamentable, si nous n'avions pas intervenu, personne ne l'aurait fait». Outre les travaux de rénovation, la zaouia connaît d'autres travaux d'extension. Déjà un premier étage a été construit. L'association prévoit la mise en place d'un musée regroupant des pièce rares, des guembri, objets de cultes… L'animation sera également du ressort de la zaouia notamment avec Lilas «payante, indique M.Naciri, pour pouvoir payer les maâlems qui jouent et maintenir le fonctionnement du lieu». Chose qui déplaît au moqadem de la Taifa Brahim Hanin : «L'association veut exclure la pratique des rituels et traditions des confréries de Gnaoua». Et de préciser : «Cette année, le moussem du mois de Chaâbane des Gnaoua que la Taifa organisait depuis des décennies dans l'enceinte de la zaouia Sidna Blal, a eu lieu ailleurs, loin de la ville».
Pour M.Naciri, l'objectif de la zaouia est de montrer une image plus moderne et plus en phase avec les attentes des touristes, et ce «tout en préservant la culture des Gnaoua ». La Taifa des Gnaoua reproche également à l'association de ne pas intégrer aucun gnaoui parmi les membres de son bureau. Selon elle, «conformément aux traditions des confréries la zaouia est gérée en principe par le moqadem de la Taifa des Gnaoua». Cette taifa qui est constituée de douze grands maâlem dispose d'une preuve testimoniale de douze anciens de la ville d'Essaouira selon laquelle la zaouia Sidna Blal appatient à la Taifa des Gnaoua d'Essaouira. Les pratiques rituelles des Gnaoua de la zaouia sont actuellement gérées par Mme Latifa, épouse de M. Naciri, assistante et fille de la Mqadma Fatima Bakadi qui dispose d'un savoir et d'une compétence dans ce domaine. Ainsi en l'absence d'encadrement des autorités concernées, ce conflit qui, selon les deux camps, sera déféré devant la justice prend en otage la culture gnaouie séparant son âme (l'esprit de la culture gnaouie,) de son corps (les locaux de la zaouia et société civile).
A travers ce conflit, la culture des Gnaoua est tantôt une attraction, une sorte de folklore que les touristes étrangers et la jeunesse marocaine découvrent à chaque édition du festival des Gnaoua et où plusieurs intérêts sont en jeu, et tantôt une pratique rituelle qui cache tout un système de croyances reflétant la culture populaire de toute une classe de société marocaine.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.