La danse et les danseurs s'activent dans la métropole. Du 8 au 29 octobre à Casablanca, la compagnie Fleur d'Orange organisera, en partenariat avec l'Institut français de Casablanca et le Service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France, le festival «Action Danse». «Cet événement vise à promouvoir la danse, qui apparaît comme le parent pauvre de l'art marocain parmi toutes les disciplines artistiques», indique à ALM Hind Benali, directrice artistique du festival «Action Danse». Ainsi le public casablancais sera convié lors de cette manifestation à une fête de la danse, et particulièrement une fête de la danse africaine, notamment lors de la cérémonie d'ouverture du festival le samedi 11 octobre au complexe Touria Sekkat à 20h30. Il sera alors question de trois spectacles de danses livrées par trois troupes toutes primées lors de la biennale «Danse l'Afrique danse», 7èmes Rencontres chorégraphiques de l'Afrique et de l'Océan Indien qui a eu lieu cette année à Tunis. La première en provenance de la République du Congo s'intitule «Ndjila na Ndjila», (D'une route à l'autre) et interprétée par la compagnie Baninga/DeLaValet Bidiefono. Elle donne à voir des «corps en marche, en devenir, corps de toutes les beautés et des plus grands désespoirs». «Elle parle de ce passage par l'espace vague où se brouillent les frontières, où se dissolvent les liens : précisément là où, à tout moment, la danse se réinvente», peut-on lire une note de présentation. «Karonano», la deuxième pièce est l'oeuvre de la compagnie sud-africaine du Sud Inzalo D T C. «Par un habile dispositif scénographique faisant coexister deux mondes, deux actions parallèles dans un même espace-temps, Karonano tisse, en mouvements simples et éclectiques, une trame chorégraphique et visuelle où s'expérimente le partage d'un espace commun.» La troisième pièce de la soirée du samedi 11, solo cette fois-ci, est intitulé «J'accuse!» et interprétée par le Sénégalais Pape Ibrahima Ndiaye dit Kaolack. Posant la question de la destination humaine, Pape Ibrahima Ndiaye témoigne lumineusement : des corps sont passés par là avant nous, la danse est la marque encore vivante de ce déplacement. «Comme mes ancêtres le faisaient, je danserai pieds nus et mes pas feront trembler la terre», dit-il. Ainsi avec ces trois pièces, l'Afrique avec sa tradition et son rapport particulier au corps, sera au rendez-vous. La soirée du samedi 18 octobre à la place Nevada- Bd Rachidi, quant à elle, sera consacrée à la danse urbaine avec une battle Hip hop, organisée par la compagnie Macadam. Figure également au menu, un spectacle intitulé «Contemporain» réunissant des artistes de divers nationalités et qui aura lieu aux abattoirs de Casablanca le 25 octobre. «Notre association voudrait donner à la danse une place plus noble dans la société marocaine, par la formation de danseurs, d'un public et du regard». Ainsi ce festival sera ponctué dès le début de l'événement d'ateliers de danse destinés aux professionnels (danseurs, chorégraphes, artistes du spectacle vivant, formateurs …), animés par divers artistes de renom, notamment Martin Kravitz, Sidi Graoui et Salia ni Seydou. Une formation à la critique de la danse destinée aux journalistes donnée par Gérard Maye aura lieu du 20 au 26 octobre et un débat autour du thème «Voir n'est pas comprendre mais se laisser toucher» sont aussi au programme.