L'Imam Abdul Rahman Ben Abdullah Souhaïl fut l'un des plus célèbres scientifiques de Marrakech et d'Andalousie. Il fut écrivain et chercheur en linguistique. Ce saint eut une vie simple et finit ses jours à Marrakech où il mourut en 1186. Il est enterré près de Bab Er rob. Les étudiants assoiffés de son savoir et n'ayant pas de mémoire, se recueillent souvent sur sa tombe. Le saint avait perdu la vue quand il avait 17 ans. Depuis, il avait consacré toute sa vie à la science, la recherche et les études en littérature arabe. Certes, il accordait une attention particulière à la biographie du Prophète Sidna Mohammed, il avait réussit à en piéter une morale et des poèmes soufis. Abderrahmane Souhaïli avait rédigé deux références, un premier livre sur les noms propres des prophètes cités au Coran et le deuxième livre sur la biographie du Prophète Sidna Mohammed. L'imam Souhaïli avait vécu pauvre et avait laissé plusieurs enfants, qui complétaient ses recherches en linguistiques arabe et les sciences religieuses. L'imam Souhaïli fut ainsi connu par sa patience et par sa fierté de sa religion qu'est l'Islam. Il avait contribué à enseigner les sciences de la religion (Al Fikh Al Islami) en Andalousie, son pays natal et à Marrakech où il mourut. Le saint avait été le brillant élève de plusieurs savants en Andalousie, et il avait voyagé plusieurs fois dans sa vie à Cordoue, Séville et Grenade afin d'enrichir son savoir des sciences coraniques. Durant toute la vie du saint Souhaïli, il habitait à l'extérieur de la médina, juste à côté du Sour Lekdim, où il est inhumé. Son mausolée est proche de Bab Er Rob. Cette porte almohade revêtant un important rôle défensif puisqu'elle reliait la médina à la casbah qui constitue un quartier fortifié. Yacoub el-Mansour avait interdit que le jus épaissi de raisin (sorte de vin cuit dont on raffolait à l'époque) soit introduit à Marrakech par une autre porte, de manière à en contrôler le trafic. Et c'est sur les vantaux de Bab Er Rob que le sultan mérinide Abou Thabit fit exposer, en 1308, six cents têtes de révoltés. L'imam Souhaïli fait partie des sept saints – emblèmes de la cité ocre. Cette dernière qui reste légendaire pour son statut de capitale d'empire, a attiré vers elle des gens de tous les horizons. La diversité des origines de sa population exigeait un ciment d'unité auquel les sept saints ont largement contribué. Leurs mausolées s'élèvent aujourd'hui encore à l'intérieur comme à l'extérieur des murailles. Le savant Souhaïli fut célèbre par ses ouvrages soufis qui révèlent des données idéologiques du soufisme et de la littérature coranique. Il avait laissé quelques dizaines d'ouvrages traitant tous l'explication approfondie des mots coraniques. Ainsi, Abderrahmane Souhaïli avait écrit plusieurs poèmes. Notons que la sainteté demeure un concept profondément enraciné dans la culture marocaine. Les saints et la sainteté, encadrent l'ensemble du territoire national, se basant sur un certain genre de la pensée sacrée. A Marrakech, ville ancestrale, des sanctuaires ont été élevés sur les tombes des sept saints qui restent des personnages légendaires par leurs chastetés et leur amour pour Dieu et Sidna Mohammed. L'Imam Souhaïli fut l'un des sept patrons de Marrakech. Son mausolée attire jusqu'à nos jours des pèlerins de tout le monde arabe. Chaque année, un Moussem est organisé au sein du mausolée de l'Imam Souhaïli, par la délégation de la culture de la cité ocre, afin de faire revivre des traditions qui, jusque là, avaient consolidé l'histoire de la cité impériale, qui fut la référence de la culture soufie à travers ses sept patrons.