L'Arabie Saoudite a fait l'objet, hier mercredi, d'un nouvel attentat. Bilan provisoire, six morts et soixante blessés. Survenu en plein cœur de Ryad, cet attentat n'a pas été sans rappeler d'autres, dont celui survenu en mai dernier dans la capitale saoudienne comme dans cinq endroits différents de Casablanca. La vigilance s'impose. L'histoire, serait-elle en train de se répéter ? C'est ce qu'on est tenté de croire vu le dernier attentat survenu mercredi dernier à Ryad. Une voiture piégée a en effet explosé devant le quartier général des forces de sécurité dans la capitale saoudienne. A l'heure où nous mettions sous presse, le bilan provisoire parlait de six mort et de soixante blessés. Mais un journaliste de l'agence, présent sur les lieux de cet abominable acte, parlait de plusieurs victimes qui seraient mortes. D'autant que la télévision d'Etat a retransmis des images de l'immeuble dévasté, montrant ce qui semble être des morceaux de chair carbonisés soufflés par la forte explosion. Certains des 29 blessés, toujours selon des chiffres provisoires, sont dans un état grave et devraient subir des opérations, a indiqué la télévision satellitaire Al-Ekhbaria. L'attentat a été perpétré par le moyen d'une voiture piégée dont l'explosion a secoué un immeuble de sept étages faisant partie du quartier général des forces de sécurité, situé rue Al-Washm, dans le centre de la capitale. Les forces de sécurité ont bouclé tout le quartier alors que des ambulances se ruaient sur le lieu de l'explosion. Ce crime a eu lieu alors que la police saoudienne a récemment annoncé la saisie de cinq voitures piégées en moins d'une semaine dans le royaume saoudien. Un crime qui en rappelle bien d'autres. A commencer par les attentats à la voiture piégée contre des résidences d'expatriés à Ryad en mai et novembre 2003 (52 tués au total) revendiqués par le réseau al-Qaïda. Mais aussi les attentats de Casablanca, survenus le 16 mai 2003 dans cinq endroits différents de la capitale économique du pays et à quelque jours d'intervalle seulement de ceux de Ryad. Depuis, la crainte de nouveaux attentats hante les esprits dans les deux pays. Surtout en Arabie saoudite où les menaces sont réelles. Preuve en est que pas plus tard que jeudi dernier, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient demander au personnel diplomatique américain non essentiel de quitter l'Arabie saoudite, en raison de craintes pesant sur la sécurité de leur ressortissants. Ceci, bien que les forces de sécurité saoudiennes ont intensifié ces derniers mois leur traque des sympathisants d'Al-Qaïda. Plusieurs accrochages ont eu lieu dans le royaume entre forces de sécurité et extrémistes, faisant plusieurs tués et blessés des deux côtés. «Nous sommes inquiets, le niveau de menace a augmenté et, au vu de ces menaces et des informations que nous avons reçues, nous allons donner l'ordre de partir» au personnel diplomatique, avait cependant annoncé le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. Le choix du moment, un peu moins d'une année, et les drames survenus aussi bien au Maroc qu'en Arabie saoudite que les mémoires ont toujours du mal à effacer imposent plus de vigilance. Pour que l'histoire ne répète point.