L'écrivain portugais José Samarago, prix nobel de littérature, a comparé la condition des Palestiniens à Ramallah à ce qu'ont vécu les Juifs à Auschwitz. L'écrivain portugais José Samarago fait encore une fois parler de lui. Il donne un exemple édifiant du rôle d'un écrivain dans une société. vCe prix Nobel de littérature en 1998 n'a pas fait dans la langue de bois après sa récente visite à Ramallah, du 24 au 29 mars, dans le cadre d'une mission internationale des écrivains. Il n'a fait ni plus ni moins que comparer l'occupation israélienne des territoires autonomes au camp de concentration nazi d'Auschwitz. «Ce qui se passe en Palestine est un crime» et «c'est la même chose qu'Auschwitz si nous mettons de côté les différences d'époque et de lieu» dit-il. Il établit ainsi une similitude entre que les Juifs ont éprouvé dans le camp d'extermination nazie, pendant la seconde guerre, et ce que les Palestiniens vivent sous le gouvernement d'Ariel Sharon. Cette dénonciation virulente a provoqué la colère de plusieurs officiels juifs, dont le grand rabbin d'Israël qui estime qu'il n'existe aucune commune mesure entre l'extermination des Juifs à Auschwitz et la condition des Palestiniens dans les territoires occupés. L'écrivain a défendu ses propos en soulignant que «la mission d'un écrivain est de dénoncer les injustices, de venir en aide aux cas choquants, pour attirer l'attention des lecteurs». Il espère que l'effet de choc de ses propos réveille la conscience des citoyens du monde à une situation devenue intenable pour les Palestiniens. Plusieurs autres écrivains ont accompagné José Saramago à Ramallah, dont l'Espagnol Juan Goytisolo qui vit depuis de longues années à Marrakech. Ce dernier a motivé notamment le voyage de la délégation d'hommes de lettres par la visite du poète palestinien Mahmoud Derwich. Ce dernier vit dans un état de quasi-réclusion à Ramallah, ce qui ne lui permet guère de répondre aux invitations de participer à plusieurs manifestations littéraires dans le monde. Goytisolo a publié un texte dans le quotidien « El Pais » où il défend Mahmoud Derwich « pris au piège, comme ses trois millions de compatriotes dans l'une de ces souricières disséminées, sans contact entre elles, auxquelles se réduit actuellement ce qu'on appelle l'autorité palestinienne ». L'appel des écrivains trouvera peut-être un meilleur écho que celui des politiques.