Pour Markou, l'Eden tant désiré ne peut être que l'atelier, lieu de travail mais également de voyage et de quête où l'artiste fait corps avec la toile et les couleurs. Réinventant ainsi les traits d'un monde où se joignent créativité et talent. Né à Tiznit en 1974, Hafid Markou découvre son amour pour la peinture et fait de cette passion sa feuille de route. Et le choix est dorénavant fait pour le jeune adolescent qui décide de s'y adonner corps et âme malgré les obstacles à la fois financiers et familiaux. «Décider de voyager à Marrakech pour faire mes études en arts plastiques était un choix crucial mais je n'avais aucun doute, je ne pouvais pas passer à côté de mon rêve», déclare Hafid Markou. Une nouvelle expérience dans la vie de cet artiste mais également un nouveau tournant qui constituera dorénavant le premier pas qui guidera ce jeune artiste dans sa quête. Et c'est à travers cet apprentissage au sein du lycée Hassan II à Marrakech que Markou découvre l'univers artistique. Se construit ainsi l'artiste et les prémisses de son talent. «La période que j'ai passée à Marrakech a été un moment fort de ma vie, mon premier contact et découverte des galeries et expositions se sont faits à cette période, conjuguant ainsi mon amour pour l'art à l'exponentielle», souligne t-il. Une passion qui se confirme de jour en jour pour réconforter ce jeune artiste dans son choix. Baccalauréat d'Arts Plastiques en main mais par manque de moyens, Markou penche pour le centre pédagogique régional de Marrakech. Une formation qui amènera ce jeune artiste à exercer son métier de professeur d'arts plastiques, une fois le diplôme en poche. L'année 1994, correspondra à un moment clef dans le parcours de Markou, date de sa première exposition professionnelle, donnant ainsi naissance à l'investigation de l'artiste. «Je me rappelle avec grande nostalgie de ma première exposition à Marrakech, un moment fort où se mêle le bonheur de voir ses propres toiles mais également un moment d'expansion où se dessinent les traits d'un parcours encore en devenir», explique Markou. Depuis, les expositions se succèdent, marquant ainsi le parcours d'un talent naissant et se confirmant de jour en jour. De Saint Denis en France, Galerie Bab Doukkala (Marrakech), Festival international d'Olhao (Portugal), Hafid Markou inscrit son œuvre sur la scène artistique. Chaque toile venant témoigner de cet amour engagé qui lie l'artiste à son univers d'art et de créativité. Une relation passionnelle qui échappe au temps gravant ainsi une nouvelle forme d'amour. «Chaque toile est unique, l'artiste se trouve projeté dans un élan de créativité et de transe où les couleurs et traits deviennent son seul langage, sa manière de s'exprimer et d'agir dans un univers à part», souligne le jeune peintre. Toutefois, si la toile expose éternellement cette part éphémère unique du délire créateur de l'artiste, elle devient en quelque sorte une partie qui s'ôte à l'artiste et s'en séparer n'est pas chose facile. «Chaque toile est pour l'artiste particulière, c'est sa part cachée qui se répand sur le fond de la toile. Le tableau devient en effet, tel un enfant qui est fait de vous et par vous et dont vous devez vous séparer non sans peine», explique t-il. En tant que membre de l'Association d'Arts Plastiques Horizons bleu, vice délégué du syndicat des artistes plasticiens marocains de la région de Souss-Massa-Drâa, Hafid Markou continue son parcours d'artiste plasticien mais également son engagement. Au-delà de son rêve d'artiste plasticien désireux de multiplier ses expositions, un seul désir : faire de la culture plasticienne et de l'art en général une culture partagée, connue et propulsée dans notre société.