Asilah connaît ces dernières années un développement du tourisme en caravane. Des caravaniers de différentes nationalités choisissent y passer quelques jours. Ce phénomène camping caravaning est en recrudescence notamment en hiver. Et faute des lieux de campement, des touristes en caravane sont autorisés à camper sur l'un des plus beaux sites historiques et touristiques de la ville. La plupart d'entre eux sont à la retraite et voyageant en couple. Ils sont originaires notamment de la France, d'Espagne, d'Angleterre, de Belgique, des Pays- Bas et d'Allemagne. Ce camping sauvage se situe à proximité de la belle plage de rochers Krikia. Il se trouve aux pieds des remparts et en face de la fameuse Tour Al Kamra. En plus de la beauté des lieux, la sécurité y est bien assurée grâce aux gardiens. Et le prix d'une nuit sur ce camping variant entre 10 et 20 dh. C'est ainsi que les habitants de la ville ont commencé à l'appeler par « camping euro ». Ce lieu de campement se présente sous forme de parking. Il existe depuis près de cinq ans et devient de plus en plus célèbre. Les plus importants guides touristiques — tels que Routard, Michelin et Vert— en parlent. Claude et Claudine Noël, un couple français de retraités et originaires de Dunckeque en France, viennent de découvrir ce camping grâce au guide du Routard. «Nous venons pour la première fois au Maroc. Nous avons visité plusieurs villes du Maroc. Nous avons décidé de passer quelque temps dans ce camping que nous l'avons découvert grâce à un guide touristique. C'est un endroit magnifique qui fait rêver. Mais il faut penser à l'alimenter à l'eau potable. Nous somme émerveillés par la beauté et la propreté de cette petite ville», confie Mme Noël. Située à 45 km de la ville de Tanger, Asilah est devenue un lieu de passage par des milliers de camping-cars pour aller visiter d'autres régions du Maroc. Beaucoup de caravaniers ont l'habitude d'effectuer un séjour de quelques jours dans la cité blanche. Ils choisissent de plus en plus de camper dans cet endroit. A l'instar des autres rues et quartiers d'Asilah, ce lieu de campement est toujours propre. Et une ambiance de gaieté règne parmi les campeurs qui sont devenus des habitués de cette ville. Comme c'est le cas d'Edithe et David, un couple français à la retraite et résidant à Hanche en France. Ils viennent pour la quatrième fois camper au camping Euro. Ils ont emmené leur chien de chasse avec eux. Ils ont découvert cet endroit en 2005 et grâce à un couple d'ami. Et ils ont l'habitude venir deux fois par an pour visiter le Maroc. «Nous profitons de notre séjour au Maroc pour venir passer quelque temps dans ce camping français. Il fait beau et nous nous croyons passer nos vacances d'été. Nous essayons de mener une vie heureuse de deux retraités français», dit Edithe, faisant remarquer que «nous passons notre temps à nous promener au bord de la mer en compagnie de notre chien. Nous aimons visiter l'ancienne médina et faire nos achats dans les petits souks. Mais nous aurions aimé allonger encore plus notre séjour. Mais l'endroit manque d'infrastructure et ne dispose ni d'eau ni d'électricité», explique Edithe. La plupart des riverains se disent ne pas être gênés par ces campeurs. «Ils sont respectés, respectueux et propres. Ils ont une grande admiration pour notre culture et nos traditions. Ils sont charitables et aimables envers les enfants et leur apportent des cadeaux et vêtements. J'ai entretenu des relations avec quelques familles qui viennent chaque année passer quelques jours au camping Euro», révèle Moufdi Aïssa, vendeur de cacahouètes à Bab El Bhar. Et d'ajouter que «ces touristes ont l'habitude d'acheter des souvenirs et cadeaux pour leurs familles à Asilah. Nos ventes connaissent pendant cette saison une augmentation grâce à leurs achats». Le camping Euro est devenu comme un quartier quasiment européen. Les campeurs logent dans des camping-cars bien équipés. Ils vivent en groupe et gardent quelques unes de leurs habitudes. «Nous n'avons pas fait tout le voyage ensemble. Mais nous avons décidé comme l'année précédente de nous réunir pour passer deux jours à Asilah avant notre départ pour l'Angleterre. Nous sommes contents de nous avoir autorisés à loger dans ce bel endroit», souligne Robert Quin, ressortissant anglais qui visite Asilah pour la troisième fois. Et de qualifier «ce camping comme un beau tableau réunissant l'ancienne architecture des lieux ainsi que les belles couleurs empreintes de la ville d'Asilah». Les campeurs habitués de ce site se disent très séduits par Asilah. Beaucoup d'entre eux ont exprimé leur désir d'y acheter une maison. «Mais le foncier est très cher à Asilah. C'est pourquoi j'ai choisi d'acheter du terrain pour construire une petite villa à Aglou près de Tiznit. Ce qui ne m'empêche pas de venir chaque année dans cette ville», précise Claude Juris, un ressortissant belge à la retraite et résidant à Liège en Belgique. Et de souligner que «ma femme et moi avons programmé de passer, au cours de cette année, deux mois en Jordanie. Mais comme chaque année, nous sommes venus passer quelques jours au Maroc avant d'entamer ce long voyage. Et c'est la deuxième fois que nous voyageons à Asilah et nous logeons au même camping». Les touristes en caravane ne sont autorisés à camper dans les cinq autres campings. Le conseil de la municipalité d'Asilah a imposé, il y a deux mois, leur fermeture définitive. Les propriétaires de ces établissements estiment cette décision est injuste. D'autant plus que la ville connaît une grande affluence de camping-cars. «Surtout que les cinq campings travaillent dans les normes. Et nous avons toujours bénéficié d'une bonne réputation auprès de nos clients», confie le propriétaire d'un camping. En attendant, le camping Euro continue d'accueillir les camping-cars. Mais les campeurs se disent déçus que la ville blanche soit privée de campings. «J'ai aimé ce camping mais je préfère un endroit bien aménagé et équipé pour faire le plein des nos réservoirs en eau et vider les eaux usées. Ce qui nous permettra de mieux profiter du soleil et du climat maritime loin des yeux des curieux», affirme Mme Noël.