Amine Akrami n'est plus à présenter. Il est l'une des icônes de la musique Al Ala. Il contribue parmi d'autres grands noms de cet art tels Mehdi Chaachoua, Mohamed Briouil et Anass El Attar, à la promotion et à la sauvegarde de ce patrimoine musical arabo-andalous. Il est souvent choisi pour ouvrir les soirées des festivals de musique andalouse. Il entretient des amitiés avec des musiciens étrangers et nationaux avec lesquels il a l'habitude d'organiser des concerts collectifs. Aujourd'hui, son agenda est très chargé. Il est en répétition avec un groupe espagnol de danse académique. Ils donneront prochainement un concert de fusion sous le titre «Fantasia Andalusi». Amine Akrami est invité à participer, le mois de mars prochain, avec des musiciens classiques français à une manifestation culturelle et artistique qui sera organisée à Toulouse. «Le groupe feu Mohamed Larbi Temsamani que je dirige organisera aussi le mois prochain avec l'orchestre du Conservatoire de Tanger, sous la direction d'Ahmed Zaïtouni, et le groupe de Tarab Al Gharnati de l'association Ahbab Cheikh Salah, sous la direction de Nasrddine Chaâbane, un concert dans les trois villes de Tanger, Tétouan et Oujda», annonce-t-il, faisant remarquer que «cette manifestation a pour but le rapprochement entre la musique andalouse et le tarab al-gharnati». Né à Larache en 1955, Mohamed Amine Akrami est issu d'un milieu religieux. Son père M'Hamed Akrami était un grand passionné de Madih et de Samaâ. Ses sept enfants ont hérité de lui une grande passion pour cet art. Mais il a encouragé seul son enfant Mohamed Amine à poursuivre un cursus musical. Il a intégré très jeune le conservatoire de musique de Larache. «Mon père m'a confié à l'âge de dix ans au maître Hassan Hariri pour m'apprendre le luth. J'ai été révélé lors d'une soirée musicale organisée en 1968 par la première chaîne de télévision et destinée à la ville de Larache. J'étais confié dès lors au grand musicien feu Mohamed Larbi Temsamani pour approfondir mes connaissances dans l'art de la musique andalouse», raconte-t-il. Amine Akrami se rendra ainsi dans la ville de la colombe blanche pour s'inscrire au Conservatoire de musique de Tétouan. «Je poursuivais mes cours sous la direction de ce grand musicien qui était à l'époque directeur du Conservatoire de musique de Tétouan. Et j'ai réussi peu de temps après à intégrer l'Orchestre du conservatoire. J'étais heureux de faire partie d'un groupe de musique qui comportait deux grands noms de la musique andalouse, en l'occurrence Mohamed Larbi Temsamani et Abdessadak Chekara», se réjouit-il. Amine Akrami a vu ainsi sa vie basculer en intégrant l'Orchestre du Conservatoire de Tétouan, dirigé par Mohamed Larbi Temsamani. «J'étais ébloui par le succès que nos concerts remportaient auprès du public. Mais j'apprenais beaucoup auprès des vieux routiers de la musique dont le président de l'Orchestre Mohamed Larbi Temsamani», confie-t-il. Amine Akrami se rappelle son admiration pour le grand musicien Abdessadak Chekara. «Il demeure un grand nom de la musique andalouse et de la chanson populaire du Nord. Il avait un grand don pour le violon. J'ai l'habitude de reprendre lors de mes concerts les belles chansons de son répertoire», dit-il. Son diplôme en poche, Amine Akrami décide de s'établir à Tétouan. «Je voulais y développer mon parcours. Les Tétouanais ont contribué à la préservation de la musique andalouse grâce à leur amour et leur apprentissage des anciens répertoires de cet art», souligne-t-il. Amine Akrami a été choisi en 1995 par Mohamed Larbi Temsamani pour prendre sa relève à la tête de l'Orcherstre du Conservatoire de Tétouan. Le groupe porte aujourd'hui le nom de feu Mohamed Larbi Temsamani en guise d'hommage à ce grand musicien mort en 2001.