Tous les ans, les équipementiers de l'automobile et autres professionnels de cette industrie tiennent salon à Casablanca. Mais l'édition de cette année se veut autrement plus particulière que par le passé. D'abord dans la forme. Son appellation change pour devenir Tec'Auto, le «Salon méditerranéen des industries et des services automobiles». Ce serait d'ailleurs la première édition de cette manifestation dans sa nouvelle formule, plus globale et assurément fédérative sur le plan du bassin méditerranéen. Ensuite dans la forme. Une forme dictée par les nouveaux enjeux auxquels le Maroc est désormais associé et même confronté. L'allusion est ici faite aux futures usines qui seront installées dans la zone franche industrielle de Tanger et dont le projet colossal de Renault n'est qu'une première étape. Ces propos, parmi tant d'autres, ont fait l'objet d'une conférence de presse «pré-salon». Une rencontre principalement animée par Larbi Belarbi, président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce de l'automobile (Amica). Celui-ci, soutenant un discours à la fois professionnel et convaincant, est revenu sur «l'approche volontariste» du Maroc et sa stratégie en matière d'industrie automobile, l'un des volets phares du programme Emergence. «Nous ne voulons plus être un pays qui assemble, mais plutôt une nation qui produit des voitures», a ajouté le président de l'Amica en faisant allusion au taux d'intégration (le pourcentage de composants produits localement et montés dans une voiture) qui est appelé à sensiblement augmenter dans les court et moyen termes. A son tour, Michel-Alexandre Morlat, consultant auprès de l'Amica, a martelé la même idée avec une certaine anticipation, puisqu'il a déclaré : «dans les mois qui viennent, le Maroc tournera une page de son histoire dans l'industrie automobile ; il ne sera plus un pays d'assemblage, mais de production de composants et d'automobiles». «Le Maroc doit très rapidement s'organiser au niveau du secteur automobile à tous les niveaux ; qu'il s'agisse de son tissu d'équipementiers, de ses réseaux de réparation automobile, ou de la qualité de ses carburants (…).Tels sont les enjeux que l'on a aujourd'hui et que l'on veut sensibiliser à travers le Salon Tec'Auto», a poursuivi M. Morlat. «Le Maroc est appelé à devenir un acteur incontournable de l'industrie automobile de demain», a assuré ce consultant, qui a mené récemment, avec une délégation de l'Amica, une tournée européenne pour la promotion de l'industrie automobile nationale. Concrètement, Tec'Auto 2007 accueille, sur une surface d'exposition de 8.000 m2, les principaux acteurs de la construction automobile, les professionnels de la distribution et de la réparation automobile, ainsi que l'ensemble de leurs partenaires opérant dans des pays des deux rives de la Méditerranée. D'ailleurs, l'édition de cette année connaît une forte présence internationale avec la participation d'équipementiers français, italiens, tunisiens, espagnols et turcs. Le Salon est aménagé en deux espaces principaux. Le premier est dédié à l'exposition des voitures produites au Maroc, à savoir la Dacia Logan, ainsi que les trois ludospaces français Renault Kangoo, Peugeot Partner et Citroën Berlingo. Mais il accueillera également des équipementiers et des sociétés d'engineering. Le second hall d'exposition est, lui, réservé aux professionnels de la distribution, de la réparation et de la maintenance. On y découvre des stands montés par les services après-vente de différentes marques commercialisées au Maroc à l'image de ceux de Fiat et Alfa Romeo. A noter aussi qu'une série de conférences et de tables rondes seront animées par des experts nationaux et internationaux afin de permettre aux acteurs de l'automobile d'identifier les opportunités d'investissement et de développer des partenariats. Enfin, signe des temps modernes, cette édition du Tec'Auto a pour sponsor officiel le groupe Banques Populaires. C'est une preuve de l'intérêt grandissant pour cette manifestation.