Détrompez vous! Ce n'est pas le nom de l'illustre cachalot blanc qui anime l'histoire du célèbre roman d'Herman Melville, ni celui des célèbres aventures de la baleine blanche du fameux dessin animé portant la même dénomination. Mobydick est bel et bien le nom d'une personne! D'un rappeur marocain pour être plus précis. Ses parents l'ont appelé Younès Taleb, mais celui-ci a choisi une autre dénomination, celle de Mobydick. Un prénom un peu bizarre, mais assez branché pour quelqu'un qui l'est encore plus. «J'ai bien aimé l'histoire de Mobydick. J'aime bien le côté infaillible, indestructible et au même temps innocent et fragile de cette bête… Elle m'a fasciné c'est pour cela que j'ai choisi le pseudo de Mobydick», explique le rappeur avec beaucoup d'émotion. Révélé par l'édition 2006 de L'Boulevard, ce jeune Rbati de 29 ans a su, avec son bonnet noir, sa barbe mal rasée, son vêtement extra large… et sa voix rauque, mettre le feu sur scène. Envoûtant et public et jury par ses paroles originales, ses mélodies bien travaillées ainsi que par sa grande présence scénique, l'auteur du poignant «Touche pas à mon pays», a été très agréablement surpris par sa nomination à ce rendez-vous cent pour cent underground. «C'était un ami qui m'a poussé à déposer ma candidature… L'Boulevard était pour moi une sorte de paris, soit je gagnais et je faisait le grand décollage, soit je perdais et je restais toujours anonyme», explique-t-il. En ce qui concerne son parcours, Mobydick a continué ses études jusqu'au baccalauréat. Ensuite le rappeur a fait des formations par-ci et par-là, notamment en informatique et en dessin architectural… Mais finalement, Younès s'est retrouvé à travailler avec son père dans l'entreprise familiale de bâtiments et de travaux publics. « Il y a seulement quelque temps, je travaillais avec mon père… Maintenant on en a parlé. Je laisse tomber le travail pour quelque temps pour entretenir ma passion… L'avenir en matière de rap me paraît moins flou pour le moment…», confie-t-il à ALM. Côté penchants, Mobydick est plutôt pour l'écriture. La chanson tristement célèbre «Touche pas à mon pays» est une preuve éloquente de son talent. La composition n'est pas sa tasse de thé, pourtant le rappeur la frôle de temps à autre, faute de quoi. «Je suis plutôt pour l'écriture, mais de temps à autre je me mets à la composition parce que je suis obligé. Je n'ai pas le choix, soit que tout le monde est occupé, soit que la personne qui fait la composition ne la fait pas comme je veux. Pour mois il ne faut compter sur personne, on n'est jamais servis que par sois même!», affirme-t-il. Loin de la scène et loin du hip hop, Mobydick entretient une autre passion. Accro de cinéma et mordu de films anciens, le rappeur passe la majorité de son temps libre à regarder des films. Quittant son ancien amour «La playstation», Mobydick se consacre au cinéma. Aux films à caractère éducatif pour être plus précis. «Le dernier filme que j'ai vu est «Le Marchand de Venise» avec All Paccino… Quand tu regardes ce genre de films quelque chose te reste dans la tête… J'aime bien aussi voir les films en blanc et noir, où les trucages sont flagrants. «La Planète des singes», «La Guerre des étoiles»… Comment les anciens arrivaient-il avec si peu de moyens à faire des films aussi beau.», dit-t-il. En parfait bilingue, Mobydick chante avec la darija, mais il est plutôt francophone. «On ose dire ce qu'on n'ose pas avec notre langue maternelle. Le vocabulaire français me permet de dire beaucoup de choses, ça permet même de faire des jeux de mots, des métaphores… En ce qui concerne la darija, c'est pour toucher plus de monde que je l'utilise. J'ai fait un premier single qui s'appelle Toc Toc, il a été grandement apprécié donc j'ai refait le coup avec Toc Toc 2, Al Herraga, Awlad Chaâb…», explique-t-il. Et en attendant la sortie de son premier album, il est possible de découvrir quelques-uns de ses titres sur le site communautaire (Myspace.com/m0bydick).