Mise en congé des agents d'autorité dont des proches sont candidats aux élections, sanction des abus avérés, le ministère de l'Intérieur a résussi jusqu'ici un joli coup électoral. Le scrutin de liste adopté pour la première fois aux communales est-il un bon système capable de mobiliser l'électorat et de favoriser un taux de participation conséquent ? Le point de vue des chefs des partis. Incontestablement, le dispositif d'observation et de contrôle du bon déroulement des élections communales créé par le ministère de l'Intérieur donne chaque jour la preuve qu'il fonctionne parfaitement et sans faille. Au niveau de l'organisation générale de la logistique nécessaire à l'opération électorale, de la communication avec les organes de presse ainsi que la veille installée pour détecter toute tentative de fraude, une mobilisation générale de tous les cadres de ce ministère est enregistrée tant au niveau central que régional. S'agissant de la préparation logistique du scrutin, il y a lieu de signaler que le travail extraordinaire fait par les services concernés est actuellement presque terminé et il ne reste plus que quelques détails à finaliser. Cela signifie que les plus de quatorze mille cartes d'électeurs, trente-huit mille bureaux de vote, tous les bulletins de vote et tout le matériel devant être utilisé le jour du scrutin, sont déjà préparés. Aucune crainte donc à ce niveau. Pour ce qui est de la communication, une cellule spécialisée est à pied d'œuvre pour documenter et répondre à toutes les questions relatives aux élections. Il s'agit de "la commission du ministère de l'Intérieur chargée de la communication avec les médias et de la préparation de la campagne de sensibilisation au processus électoral". Créée quelques mois avant les élections, cette commission compte trois membres permanents qui s'occupent de cette mission très sensible qu'est la communication avec les organes de presse. Il s'agit de Mohamed El Anfassi, Mustapha Alami et Mohamed Abbadi. Ces trois hauts cadres du département de l'Intérieur s'occupent personnellement de la documentation et de la diffusion de l'information relative aux élections. Enfin, la troisième cellule créée à l'occasion des communales et qui travaille aussi en permanence est celle qui est chargée de la détection des tentatives de fraude, des infractions électorales et du bon déroulement des élections. Cette commission travaille en permanence pour s'assurer du respect des règles du jeu démocratique de la part des candidats et leurs dirigeants de campagne électorale, d'un côté, et des agents et auxiliaires d'autorité, d'autre part. C'est le travail de cette cellule qui est derrière toutes les actions du ministère de l'Intérieur en matière d'assainissement du processus électoral qui ont été annoncées depuis le début de la campagne. Son travail permet aux décideurs au sein du ministère d'avoir un rapport détaillé sur le déroulement de la campagne électorale en temps réel. Techniquement, la cellule base son travail sur les informations recueillies au niveau régional par les autorités compétentes, sur les plaintes déposées par les candidats ou leurs représentants auprès du ministère de l'Intérieur, ainsi que les informations publiées par les organes de presse. Toutes ces données sont ensuite centralisées, complémentées, recoupées puis analysées par l'équipe de cette cellule formée par des cadres du ministère émanant de tous les départements. Leur bilan est jusqu'à maintenant jugé positif étant donné le nombre d'actions correctives qui ont été annoncées depuis le démarrage de la campgane. Ainsi, le ministère a pris la décision, très significative d'ailleurs, de suspendre provisoirement de leurs fonctions des auxiliaires d'autorité dont des proches parents sont entrés en lice pour les élections communales dans des circonscriptions où ils exercent leurs fonctions, ou ceux qui ont fait l'objet de plaintes déposées par les citoyens. Ainsi, le nombre des auxiliaires suspendus à titre provisoire a atteint, jusqu'à jeudi, 215 dont un cheikh urbain, 15 mokaddems urbains ainsi que 105 cheikhs et 94 mokaddems dans le monde rural. Par ailleurs, le dernier bulletin rendu public par le ministère de l'Intérieur faisant état des différentes actions de ce département, il est spécifié que les services concernés ont reçu 47 plaintes de la part de plusieurs formations politiques ainsi que de certains sans appartenance politique (SAP). Dans le même sens, la cellule de contrôle de la campagne a étudié les informations rapportées par la presse et ce dans plus de 115 articles publiés par des journaux nationaux. Le ministère a annoncé que les walis et gouverneurs concernés ont adressé 43 mises au point à certains des journaux ayant publié des informations nécessitant des précisions. Enfin, il y a lieu de mentionner que cette nouvelle dynamique que le ministère de l'Intérieur a créée à l'occasion des élections communales n'a pas été suivie par les partis politiques. Aucune formation n'a suivi l'exemple en créant des structures spécialement chargées du contact avec les médias ou du suivi de la campagne électorale. En s'ouvrant sur les médias dont un interlocuteur qu'est la commission chargée de la communication, et en créant des cellules spécifiques de contrôle de toutes les tentatives de fraude électorale travaillant dans la transparence, le département de l'Intérieur s'est assuré une nouvelle "réputation électorale" et nul ne peut désormais mettre en doute son rôle de garant de la transparence des élections.